• Prologue :

    Introduction : 

    Désert de Rub' al Khali, 1585.

    Le désert semblait sans fin… La première fois qu’il l’avait aperçu il l’avait trouvé  dangereux comme une mer agitée mais en le regardant à présent Sir Francis Drake songeait aux secrets qu’il renfermait. Des secrets qu’il ne voulait pas découvrir et qu’il ferait tout pour en cacher tous les indices. La Reine sera sûrement furieuse s’il revient bredouille et ce serait bien la première fois mais l’explorateur britannique craint bien mois que le courroux d’Elisabeth Ière  que cette cité maudite d’Iram. L’Atlantis des Sables restera un mythe pour tous sauf pour lui. Francis Drake fixe l’horizon, le sable brûlant qui s’étend au-delà de ce qu’il peut percevoir. Il rêve de la mer, de son navire corsaire et des prochains raids qu’il mènera victorieusement sous le pavillon anglais. Drake fixe une nouvelle fois le soleil comme s’il lui lançait un défi, de sortir vivant de ce désert et de fuir à tout jamais la découverte qu’il vient de faire… Il  fait glisser l’anneau qu’il porte au doigt pour le tenir dans sa main. Il y a une inscription décrite dessus :

    « Sic Parvis Magna »

    Il s’agit de sa devise en latin : La grandeur vient des débuts modestes. Sa devise… Oui, il est né dans une famille modeste puis anobli par la Reine et fait corsaire mais la véritable grandeur, sa gloire aurait été de trouver Iram. Et il y avait renoncé. Il renonçait à sa propre devise. Jamais il ne connaitrait la gloire désormais ! … A moins de trouver un autre trésor, une autre cité perdue, une autre Atlantide qui contrairement à celle des sables ne serait pas maudite… L’Atlantide des eaux !

     

    Unchartead, the quest of the Atlantis.

     

     

     


     

    Désert de Rub' al Khali, 2015 :

    Nathan Drake et son ami et mentor Victor Sullivan couraient du mieux qu’ils pouvaient à travers les dunes du Yémen pour rejoindre la ville où les attendaient leur compagne d’aventure Elena Fisher. Il avait déjà traversé cet immense désert une fois seul et savait qu’ils retrouveraient bientôt la civilisation. Les Touaregs qui leur avaient prêté secours n’avaient pas voulu s’approcher des villes et les avaient laissé seuls en récupérant leurs chevaux. Les deux aventuriers étaient ainsi condamnés à marcher et Drake soutenait difficilement son ancien mentor. Nate pensait à Elena qui devait énormément s’inquiéter. La dernière fois qu’il l’avait vu elle quittait l’aéroport dans une jeep volée. Elle lui avait une fois de plus porté secours et Nate savait bien que la jeune femme devait pourtant encore lui en vouloir de l’avoir mise à l’écart… Si elle l’avait suivie, il n’aurait pas pu retrouver Sully ni trouver Iram, la cité des piliers. Mais cela importait peu désormais. Tout ce qu’il voulait c’était la revoir… Quand il avait choisi de laisser Elena derrière lui ce n’était sûrement pas pour la voir lui sauver les fesses une fois de plus. Il voulait juste la savoir en sécurité. Plongé dans ses souvenirs, un souvenir précis où il avait avoué à la journaliste sa phobie des clowns pour ne pas lui révéler qu’il avait eu très peur de la voir mourir, et ainsi qu’il tenait énormément à elle, juste après qu’ils aient trouvés Shambhala, Nate ne vit pas l’horizon se raccourcir, le désert sans fin aboutir et les premiers bâtiments de la ville apparaitre devant lui.

    « Allez Nate, encore un petit effort, dit Sully, sûrement plus pour se rassurer lui-même que Nathan Drake.

    - On y est enfin ? Demanda l’aventurier. Faites que ce ne soit pas un mirage !

    - Un mirage ? Pourquoi ça ?

    - Oh laisse tomber Sully, c’est juste un mauvais souvenir. »

    Un souvenir qui revint pourtant clairement à l’esprit de Nathan Drake… Il sentit alors de nouveau la soif qui le rongeait à ce moment-là. Et la chaleur torride du désert le brûler, l’assécher, le déshydrater, le tuer… Mais il ne pouvait pas en parler, pas à Sully, l’ami pour qui il avait failli mourir dans cet endroit désertique seul de déshydratation. Ni à Elena, il devrait garder ces douloureux souvenirs pour lui tout-seul. Il ne souhaitait pas les partager avec ses amis, ni ceux qu’il aimait. Etrangement penser à Elena lui remonta le moral – ce qui n’était pas le cas durant tout le temps où ils étaient séparés. Depuis qu’ils avaient rompus leurs fiançailles;  Nate se souvint que la jeune femme portait toujours sa bague contrairement à lui. Malgré ce qu’ils disaient tous deux, il savait qu’aucun d’entre eux n’avait su passé à autre chose. Et en passant si près de la mort dans ce désert, il avait compris que c’était une erreur de nier ce qu’il ressentait. Bien qu’il ait beaucoup pensé à Sully, l’image d’Elena avait elle-aussi été présente et il ne l’avouerait sans doute jamais à personne mais ça l’avait aidé à tenir bien plus que tout autre chose.

    « Bon ben surtout ne m’en parle pas, hein ! J’ai pas envie de croire que c’en est un.

    - Non c’en est pas un. On n’est pas assez crevés pour ça.

    - Et c’est toi qui dit ça ? Moi je suis pas aussi résistant que toi, enfin je ne le suis plus.

    - Arrête de plaisanter Sully et marche si tu veux pas passer la nuit dans le désert.

    - Ouais c’est ça. Alors avance plus vite toi-aussi. C’est toi qui traines, si tu me lâchais je serais déjà arrivé dans la ville, assis dans un bar en train de siroter un alcool bien fort pour oublier ces mésaventures.

    - Mais oui, tu veux que je te lâche, c’est ça ? Je te préviens tu vas tomber…

    - On va voir ça petit ! »

    Nate lâcha son ami qui évidemment resta debout mais ralentit tout de même le pas alors que Nate déchargé du poids de Victor Sullivan se sentait si léger qu’il aurait pu courir jusqu’à la ville et retrouver ainsi bien plus vite celle à qui il n’avait cessé de penser… Mais Sully avait besoin de lui et Nate ralentit à son tour le pas pour rester à ses côtés. Ils plaisantèrent encore sur le passé comme souvent et sur la fin peu glorieuse de leur expédition.

    « Drake avait raison de ne pas aller jusqu’au bout de sa quête d’Iram.

    - Ouais, j’admets que sur ce coup-là tu avais raison. Elena avait raison.

    - Ouais enfin tu l’as pas vraiment cherché cette fois, tu y étais un peu obligé puisque tu es venu me sauver.

    - Justement j’aurais pu renoncer à trouver Iram une fois que tu étais hors de danger.

    - Et Marlowe aurait trouvé Iram.

    - Pas sans moi.

    - Ouais sûrement… Enfin bon c’est fini ; la cité est détruite comme Shambhala si je me souviens bien.

    - Là non plus on n’avait pas le choix, rappela Nate.

    - Ouais ben la prochaine fois Nate, trouve une cité ou un trésor qui soit pas maudit, dangereux pour le monde entier et détruis pas le trésor. Ou attends que j’ai pris ma part au moins.

    - C’est moi qui découvre toujours tout et tu te sers à chaque fois, tu as pris beaucoup non ? Parce que tu étais vraiment lourd à porter !

    - Oh rien, juste quelques pièces d’or. »

    Nate sourit à son ami. Leur discussion animée avait bien fait passer le temps aux deux compagnons et ils arrivaient enfin aux portes de la ville.

    « On y est, annonça Nathan, Elena doit être morte d’inquiétude vu le temps que j’ai mis pour revenir.

    - T’as pas arrêté de penser à elle, pas vrai ? Demanda Sully. »

    Nate ne répondit rien et hocha juste la tête. Elle avait à elle seule accaparé son esprit depuis plusieurs jours alors il ne pouvait pas dire le contraire s’il voulait être sincère avec son vieil ami. Et il devait surtout être sincère avec lui-même, elle lui avait manqué et même plus que ça. Il n’avait pas eu peur pour elle puisqu’elle était loin de lui en sécurité. Mais il avait eu pour la première fois peur de mourir. De mourir loin d’elle, sans lui avoir dit la vérité. Et il allait devoir le faire à présent… Sully ne lui serait d’aucune aide pour ça, alors mieux valait qu’il ne lui en parle même pas. Hocher la tête allait devoir lui suffire. Victor Sullivan comprit immédiatement tout ce que le hochement de tête de Nathan Drake signifiait et il se tut ensuite même si intérieurement il était ravi pour son ami. Dès le début de l’idylle entre les deux jeunes gens, Sully avait trouvé qu’ils allaient bien ensemble. Il avait gardé la bague de fiançailles de Nate en espérant les voir se réconcilier un jour. Avec ce silence profond, Sully espérait que son ami était enfin du même avis que lui et qu’il allait pouvoir lui rendre la bague très vite. Ce qui le dérangeait c’est qu’il ait fallu à Nate de risquer la mort et la sienne en même temps pour qu’il s’en rende compte.

     

    Yemen, ville portuaire, chambre d’hôtel d’Elena Fisher, reporter américaine :


    Elena n’avait cessé de penser et surtout de s’inquiéter pour Nathan Drake depuis son départ. Elle observait souvent sa bague de fiançailles en se disant qu’il allait sûrement bientôt revenir. Mais ça faisait déjà plusieurs jours qu’ils s’étaient faufilés dans l’aéroport et que Nate s’était infiltré dans cet avion. D’abord la colère l’avait prise en comprenant que Nate la laissait derrière mais elle ne pouvait pas lui en vouloir d’avoir peur pour elle. Et sans son aide, il n’aurait pas pu monter à bord de l’avion. Elle avait donc bien fait de rester derrière. Mais à présent elle se sentait inutile et les remords la prenaient. Des regrets pour tant de choses dont l’une était de garder cette bague qui de tout évidence ne signifiait plus rien pour Nathan Drake… Elle lui avait dit qu’elle la gardait car ça l’aidait dans ce pays. Mais c’était faux ; la vérité c’est que tantôt cette bague était pour elle une relique d’un passé révolu mais dont elle voulait garder le souvenir et d’autres fois l’espoir fragile que cette bague signifiera un jour à nouveau quelque chose d’autre qu’un espoir auquel elle tient ou un souvenir insignifiant pour Nathan Drake. Elena tourna légèrement la bague pour voir apparaitre leurs initiales qu’elle avait fait graver. Elle faisait une fois de plus les cent pas devant la porte d’entrée dans l’espoir très maigre de voir entrer Nate ou Sully mais personne ne frappa à sa porte. Elena se rassit, posa sa tête entre ses mains et tourna le regard vers la fenêtre qui montrait le désert au loin mais trop loin pour apercevoir quoi que ce soit. Elle s’allongea et s’endormit toujours en fixant la petite fenêtre de la chambre.  

     

    A l’entrée de la ville, Sully et Nate se séparèrent. Le premier partit se détendre dans un bar comme il l’aimait tant et l’autre marcha longtemps dans les petites rues étroites de la ville. Il n’osait pas aller directement voir Elena même s’il savait très bien que la journaliste devait se faire un sang d’encre à son sujet ; il ne savait pas quoi lui dire. Et chercher ses mots allait lui prendre beaucoup de temps. Très vite il rejoignit Sully dans un bar.

    « T’as toujours pas été la voir ? Qu’est-ce que tu attends Nate bon sang ?

    - Avoir le cran d’y aller je pense.

    - Le cran, tu en as plus que quiconque !

    - Pas avec elle…

    - Après avoir parcouru le désert et survécu à un crash d’avion et la destruction d’une cité, tu ne trouves pas le courage d’aller parler à une femme ! Allez bois un coup, ça va peut-être te le donner ton cran.

    - Je suis là pour ça, répondit Nate qui commanda tout de suite une bière au barman, mais dis-moi tu comptes le vendre à qui ton trésor ?

    - J’en sais rien mais j’ai hâte. Allez va voir Elena, j’ai une idée de ce que je vais en faire de ces pièces d’or.

    - Quoi ?

    - Une surprise… Allez retrouve-la. Je suis sûr qu’elle t’attend.

    - Ouais sûrement. Mais j’ai peur qu’elle m’en veuille encore à vrai dire.

    - Ah ça c’est ton problème… Barman une deuxième chope  pour mon ami. 

    - Non merci je veux pas être soul pour la retrouver…

    - Comme tu veux, j’ai pas ce problème moi, je la finirais.

    - D’accord mais fais quand même attention.

    - Ouais c’est ça… »

    Nate sortit du bar et se dirigea non pas vers l’hôtel d’Elena mais une vieille cabine téléphonique.

     

    Elena fut sortie de son sommeil par le son familier de son téléphone portable. Elle fouilla son sac à la recherche du téléphone en se disant que le boulot l’aiderait sûrement à enfin penser à autre chose. En même temps elle craignait de devoir quitter le Yemen et de laisser Nate et Sully seuls ici. Attrapant son téléphone, elle décrocha immédiatement.

    « Allo ? Dit-elle. »

     

    Dans la cabine, Nate tapait du pied en attendant qu’Elena réponde enfin. Quand il entendit enfin le son de sa voix, il se calma du mieux qu’il put. Et ce ne fut pas sans efforts…

    « Elena ?

    - Nate ! Qu’est-ce que tu fous à téléphoner ? Qu’importes, tu es où ? Ça m’étonnerait qu’il y ait un téléphone dans le désert ; ni le réseau.

    - Ouais je suis dans la ville. Je viens juste d’arriver, ok ?

    - Bien sûr, marmonna Elena, alors tu l’as… Elle se pinça les lèvres. Je veux dire que sauver Sully ne peut pas avoir pris tout ce temps donc je suppose que tu as cherché Iram.

    - Bien deviné.

    - Et ?

    - Tu avais raison, mon ancêtre a bien fait de renoncer à trouver la cité des pilliers.

    - Ah et qu’est-ce que tu as trouvé ?

    - Une autre Shambhala.

    - A ce point ?

    - Bon pas à ce point. Mais à la place d’une résine qui rend immortelle, une eau qui rend fou c’est pas beaucoup mieux.

    - Et Iram a été détruite je suppose ?

    - Oui j’ai pas trop eu le choix en fait. Tout s’est effondré sans mon aide. Heureusement Marlowe et les autres y sont restés eux-aussi.

    - Eux-aussi ? Sully va bien ?

    - Ouais il boit dans un bar là. Je parlais du trésor que renfermait la cité… »

     

    Elena soupira, soulagée mais répondit ironiquement :

    « J’oubliais que vous restez des chasseurs de trésors.

    - Oui ma belle. Enfin Sully, nous on est de vrais aventuriers.

    - On drague pas par téléphone Nate ! Rit Elena. Pourquoi tu es pas venu à l’hôtel ?

    - Je voulais pas me prendre un coup de poing dans la gueule comme la dernière fois.

    - Oh, crains-rien je t’en veux plus. Mais la prochaine fois, dis-moi ton plan en entier avant.

    - Parce que tu l’aurais suivi peut-être ? »

    Elena réfléchit quelques instants et dut se rendre à l’évidence que la seule réponse possible était non. Non elle n’aurait pas accepté de rester derrière pour couvrir Nate, de s’enfuir à bord d’une jeep comme elle l’avait fait. Et il le savait aussi bien qu’elle. A peine quelques jours plus tôt, il avait déclaré qu’elle aimait l’aventure au moins autant que lui. Et maintenant il avait dit qu’ils étaient tous deux de vrais aventuriers. Nous, ça faisait des années qu’il n’avait pas employé ce pronom pour les désigner tous les deux… Mais le plus important c’est que Nate la connaissait mieux que quiconque après les aventures qu’ils avaient vécus ensemble et qu’il avait raison.

    Il n’attendait d’ailleurs pas de réponses puisqu’il continua à parler très vite :

    « Merci en tout cas de m’avoir aidé pour l’avion. J’y serais sûrement pas arrivé seul !

    - Rejoins-moi à l’hôtel maintenant Nate.

    - Non désolé mais avec Sully on va prendre un avion pour quitter le Yemen. Tu peux partir avec nous ou tu dois rester là ?

    - Je viendrais dans quelques heures pour que mes bagages soient prêts. Je dois aussi préparer les tiens et ceux de Sully ?

    - Oui, on se retrouve à l’aéroport.

    - Là où tu m’as laissé en plan ?

    - Ouais c’est ça, rit Drake

    - J’y serais… Mais tu me raconteras tout d’accord ?

    - Ouais… »

    Elle raccrocha et commença à préparer les valises. Tout en réunissant ses affaires, elle songea à quelque chose qui ne lui avait pas paru évident durant la conversation, Nate avait dit qu’il avait peur de sa réaction mais ça ne pouvait pas être le cas ou alors il s’agissait d’une autre de ses réactions. Elle serra fort la bague de fiançailles qu’elle portait toujours au doigt en espérant ne pas se faire d’illusions…

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