• Prologues : Le début de la fin ? 


    "J'annonce donc officiellement que j'abdique et que la nouvelle Impératrice d'Omois est Tara Duncan et son héritière, Mara Duncan" 

    Tara, sous le choc depuis que sa tante Lisbeth, l'Impératrice d'Omois, avait prononcé ses mots, regardait les applaudissements de tous les membres du gouvernement d'Omois sans trop comprendre ce qui lui arrivait. Un petit "oh" sortit uniquement. A côté d'elle, Jar était encore déçu et jaloux. Il espérait depuis longtemps prendre la place de sa sœur ainée en tant qu'héritier impérial. Et Mara était ainsi toujours héritière. Comble de malheur pour lui, sa sœur Tara était maintenant Impératrice. Ayant été élevé par Magister le sangrave, Jar avait depuis toujours rêvé du pouvoir mais celui-ci ne semblait pas vouloir devenir son ami... Mara Duncan était quant à elle soulagée. Tara était l'impératrice, elle n'aurait plus à subir sa tante Lisbeth et pourrait sûrement reprendre ses études de voleuse patenté. Mais d'une autre façon, Tara risquait bien plus sa vie que leur tante, bien à l'abri dans le palais de Tingapour. Plus jeune ne signifiait pas souvent chez les Duncan moins proche de la mort; Surtout chez Tara d'ailleurs. La jeune fille frôlait la mort depuis quatre ans, depuis qu'elle a découvert ses pouvoirs de sortcelière en fait... Mara avait aussi été élevée par Magister et savait ce qu'était la douleur et la mort. Elle avait été élevée à la dure et fouettée plusieurs fois par le sangrave qui avait enlevé Selena, leur mère. Celle-ci ne pensait pas mal en songeant à la mort de sa sœur ainée. Surtout que cette idée lui déplaisait ! Depuis un an qu'elle était Héritière Impériale d'Omois, elle n'avait fait qu'espérait que Tara retrouverait son rang d'Héritière. Tara aussi et Jar, lui, voulait obtenir cet honneur à la place de ses sœurs. Mais aucun des trois enfants Duncan ne s'était attendu à cette annonce de la part de l'Impératrice d'Omois. Si bien que tous restaient silencieux et totalement ... abasourdis par ce qu'ils venaient d'entendre. Quelques minutes passèrent comme celle-ci. Toute l'assemblée omoisienne applaudissait. C'était le seul bruit qu'on pouvait entendre... Parmi ce public se trouvait les amis et la famille de Tara. Ils étaient autant surpris qu'elle !

    Le silence fut rompu par Tara, qui la première retrouva ses esprits. Il était hors de question pour elle de capituler face à sa tante sans avoir tenté de résister...

    " Mais ma tante... Vous êtes sûre que je suis prête? Je n'ai que seize ans!

    - Tara, je sais ton âge. Comme je l'ai dit, tu as prouvé plus d'une fois que tu savais défendre Omois, tout AutreMonde, la Terre et aussi le Dranvouglispenchir. En fait même l'Univers à l'occasion...

    - Euh oui peut-être, reconnut Tara (qui il fallait bien l'admettre avait bien réalisé tous ses exploits et plus d'une fois !), mais et la politique? Je n'ai eu qu'une courte éducation sur ce sujet. Un ou deux ans...C'est peu non?

    - Oui, reconnut Lisbeth T'al Barmi Ab Santa Ab Maru, mais tu en es capable toutefois. Tu uses de diplomatie même dans les pires situations !"

    Tara se tut. Sa tante avait raison. Elle ne pouvait pas le nier. Et c'est ce qui lui déplaisait le plus! Tara s'écarta. Jar et Mara venaient se plaindre à leur tour. Tara les laissa. Elle savait aussi bien qu'eux que leur tante était parfois comme leur grand-mère Isabella. Au moins sur un point : leur détermination et le fait que leurs décisions soient toujours irrévocables... Et souvent aussi injustes ! Malgré ça les deux sortcelières se détestaient. Pourtant Isabella était là avec Manitou et Mourmur, dans le public. Elle devait être sûrement très contente que Tara soit devenue impératrice. Elle aussi, ne pensait qu'au pouvoir. Mais elle s'imaginait bien plus comploter dans l'ombre du pouvoir. Elle était ravie pour... elle-même ! Manitou, l'arrière-grand-père de Tara et Mourmur, le beau-frère de Manitou, étaient à ses côtés mais eux n'étaient ravis que pour Tara. Même s'ils supposaient qu'elle, elle ne l'était pas du tout ! Aux côtés de la famille Duncan, le magicgang(ou taragang) applaudissait lui aussi leur amie. Mais juste pour faire comme les autres. Ils la connaissaient mieux que personne et savaient qu'ils devaient plus la soutenir que l'encourager !! Justement, Moineau, en premier sortit du lot de la foule puis fut immédiatement suivie des autres membres du groupe des amis fidèles de Tara, qui vit d'ailleurs vite la joyeuse troupe s'approcher du palais. Elle alla à leur rencontre. Les membres du magicgang étaient proches du podium où avait prit place la famille impériale; La famille de Tara était de l'autre côté de la salle, loin des enfants Duncan mais également au premier rang (enfin au second car le premier était réservé à la garde Thug de Xandiar). Tous les courtisans et membres du gouvernement complétaient cette foule immense. Mais l'annonce de l'Impératrice d'Omois était déjà connue de tout AutreMonde grâce aux scoops présentes dans la salle. Tara s'avança vers ses amis à son tour. Elle fut sans pouvoir dire un mot dans les bras de la timide Moineau. La jeune fille était la meilleure amie de Tara sur AutreMonde et savait ce qu'était que de vivre cela. Elle pleurait presque sur le sort de son amie... Tara tentait de la calmer, de lui dire ce qu'avait dit sa tante et qu'elle l'acceptait (enfin un tout petit peu). Moineau n'écoutait pas. Et si Fabrice n'était pas intervenu, Tara n'aurait pas pu serrer dans ses bras ses autres amis. Malheureusement, l'intervention de Fabrice ne fit qu'empirer la situation comme souvent :

    "Gloria, puisque Tara est impératrice maintenant et plus sur Terre, bannie et détestée... Tu devrais demander au roi Bear et à la reine Titania, ta tante, de redevenir la princesse héritière du Lancovit !"

    Il eut en fait droit à deux regards noirs. Un de la part de Gloria Daavil, princesse ainée du Lancovit, qui très timide et bégayant depuis qu'elle était toute petite préférait son surnom de "Moineau" à son prénom de "Gloria". La jeune fille n'avait jamais voulu être la princesse héritière du royaume du Lancovit et avait renoncé à ce titre quand Tara avait exilée sur Terre par sa tante l'Impératrice d'Omois. L'autre il le reçut de la part de Tara. Celle-ci avait effectivement été bannie sur Terre pendant un an... Et maintenant elle se retrouvait impératrice... Après avoir failli mourir ! Il n'était pas obligé de le lui rappeler !!

    "Fabrice, j'étais bannie c'est vrai mais pas détestée! Après tout j'ai reçu des tas de cadeaux à mon anniversaire ! (beaucoup trop d'ailleurs !)

    - Mais aucun d'Omois et personne ne pouvait te contacter! Même nous !

    - Oui, souffla l'ancienne héritière impériale.

    - Et tu as failli mourir avec nous puisque tu as été attaquée et tu ne pouvais même pas revenir sur AutreMonde.

    - Bannie justement !! Pas détestée Fabrice !!!

    - Si par Omois et ta tante! Elle a empêché quiconque à Omois de te parler et de t'envoyer un cadeau pour ton anniversaire !

    - Là c'en est trop Fabrice! Tu sais très bien que c'est L'Anneau qui a voulu ça! Pas l'Impératrice! S'énerva Robin M'angil, le demi-elfe."

    Robin décocha un regard noir à Tara à son tour. Malgré le fait qu'elle soit sa petite amie à nouveau, il lui en voulait toujours d'avoir gardé puis donné le prototype de l'anneau de Kraetovir à sa tante. Il l'avait d'abord trouvé dangereux puis moins car il ne faisait pas de mal à Tara... Mais il avait eu raison de s'en méfier! Tara l'avait détruit à l'aide du roi de démons. Mais Robin lui en voulait, moins mais encore.

    Tara le savait et s'en voulait aussi, au lieu de s'énerver à son tour, elle baissa les yeux. Moineau, elle ne se calmait pas. Et Fabrice comprit son erreur; Malgré la timidité de la jeune fille, elle pouvait parfois s'énerver et beaucoup, comme là. Le terrien remarqua vite que Moineau ne se calmait pas. Il s'excusa. Il ne voulait pas que l'attention du public se tourne sur eux et Tara... Moineau se transformait déjà. Elle parvint à se calmer avec un immense effort. Fafnir, la naine, et Sylver, le demi-dragon, se tenaient par la main. Juste avant l'annonce de l'Impératrice, ils s'étaient embrassés deux fois. Et s'étaient évanouis deux fois... Alors ils se tenaient juste la main en se dévorant des yeux. Bel, le nouveau familier de Fafnir était au côté des autres familiers du Taragang : Galant, Sheeba, Blondin et Sourv.

    Tara laissa ses amis débattre et de son nouveau rang à Omois et de ce qu'elle avait fait à AutreMonde. Cela ne dura pas longtemps. Les cristallistes interviewaient pour le moment l'Impératrice d'Omois. Mais les scoops s'approchaient dangereusement de Tara. Elle les vit en premier. Robin fut le second puis tous les virent quand ils se retournèrent. Tara soupira : ça commençait !

    Les scoops la filmaient déjà sous tous les plans possibles et les crisallistes affluèrent à leur tour. Les amis de Tara reculèrent; elle aussi. Mais les cristallistes étaient déjà là... Isabella, Manitou et Mourmur venaient enfin de rejoindre la jeune sortcelière. Tara se jeta dans les bras de sa grand-mère mais très brièvement (Isabella n'aimait ni les effusions publiques ni les effusions privées !) puis elle embrassa l'inventeur de génie Mourmur Duncan. Enfin elle s'approcha de Manitou, son arrière-grand-père. Elle se pencha pour le caresser. Ses poils noirs étaient tout soyeux et sa queue remuait de plaisir de revoir sa "petite-fille" Les cristallistes tentaient vainement d'attirer l'attention de Tara et Isabella les empêchaient de passer... Lisbeth dut intervenir à son tour :

    "Isabella, laissez les cristallistes passer s'il vous plait! Tara, tu te dois de leur répondre !"

    Plus jeune, Tara aurait répondu à sa tante et n'aurait pas obéi. Mais elle avait seize ans et était la future impératrice; Lisbeth avait raison : elle devait faire face ! Elle embrassa une fois de plus Manitou puis s'excusa auprès de sa tante et des cristallistes. Ils lui posèrent beaucoup de questions ainsi qu'à l'Impératrice, qu'à l'Héritière Mara mais pas à Jar. Se sentant délaissé, le garçon se rapprocha de sa famille maternelle :

    "Bonjour chère Isabella. Il me semble que je vais rentrer sur Terre à Tagon, avec vous, Manitou et Mourmur ?

    - Je n'en sais rien Jar... C'est Lisbeth qui t'a mis à mon service.

    - Moi je vais vous quitter Isabella. Je n'étais sur Terre que parce que Tara s'y trouvait... 

    - Vous me quitter ? Bien, mon oncle. Je ne vois pas en quoi cela me gênerait... J'ai vécu dix ans avec seulement Tachil, Mangus, Drea, Manitou et Tara. Vous me manquerez... peut-être. Répondit-elle sèchement.

    - Bien dans ce cas, je vais proposer mes services à Omois !"

    Excité comme une puce, il se rua vers les cristallistes et l'Impératrice. Isabella soupira et décida de quitter les lieux et de retourner au manoir de Tagon. Manitou ne la suivait pas, il était aux côtés des amis de son arrière-petite-fille... qui se disputaient toujours. Robin aperçut en premier le labrador :

    " Maître Manitou ! Salua le jeune demi-elfe.

    - Bonjour Robin, répondit le haut mage transformé en chien, Tara semble bien encaisser le coup...

    - Oui, approuva Robin, elle sait ce qu'elle doit faire. Elle est assez courageuse pour surmonter tout ça je pense.

    - Sûrement... Je vais rentrer à Tagon avec ma fille. Tu prendras soin d'elle ?

    - Evidemment Maître; Mais j'ignore si je pourrais rester à Tingapour à ses côtés !

    - L'Impératrice n'y pourra rien... C'est Tara qui sera à sa place !

    - Oui... Vous croyez qu'elle m'en veut encore ?

    - Eh bien si elle t'en veut, elle m'en veut aussi... C'est de ma faute pas la sienne !

    - Je ne parlais pas de ça... Je l'ai repoussée ! Mais en plus le sort n'était pas responsable de l'amour que je lui portais. Je m'en veux vraiment d'avoir réagi ainsi. "

    Robin avait en effet repoussé Tara car il pensait l'aimer uniquement à cause d'un sort (jeté à Selena par Isabella et Manitou pour qu'elle tombe amoureuse d'un riche sortcelier à Travia); quand celui-ci comprit qu'il aimait vraiment Tara, pas à cause du sort. Il avait tout fait pour la reconquérir mais il ne savait pas s'il avait complètement réussi. Il pensait que oui... Mais doutait que ce fut réellement le cas !

    Il lui demanderait dès que les cristallistes les lâcheraient sa tante, sa sœur et elle. Il put enfin approcher Tara dix minutes plus tard, et le fit résolu à savoir de sa bouche ses sentiments actuels à son égard !

    Tara semblait perdue, triste et pleurait presque. Robin ne le vit pas tout de suite et posa cette question qui le rongeait :

    "M'aimes-tu vraiment à nouveau Tara ? Ou m'en veux-tu toujours ?"

    Tara n'écouta pas la question, elle ne l'entendit pas... Elle reconnut juste sa voix! Elle se jeta dans ses bras. Ses autres amis s'approchèrent. Moineau demanda ce qui se passait. Et Tara leur annonça l'horrible nouvelle que venait d'annoncer sa tante :

    " Je vais être couronnée dans une semaine !!!

    - Quoi déjà ?? Hurlèrent ses amis pratiquement ensemble.

    - Oui ! Je pensais aussi que ce serait dans plusieurs semaines voire plusieurs mois !! Mais elle m'a dit que sur AutreMonde, avec la magie, la préparation de ces événements était très rapide et qu'ils faillaient juste inviter les plus grands sortceliers : humains/elfes/nains/dragons/trolls/vampyrs/loups-garous/...

    - Waouh ! Ça va être d'enfer dis-donc ! dit Fabrice."

    Cal était de son avis. Et c'était bien le seul ! Moineau était apeurée à l'idée que tout le Lancovit serait là. Et elle aussi mais en tant que princesse. Fafnir et Sylver préféraient se battre que s'amuser. Robin aurait voulu profiter de sa Tara avant qu'elle ne soit débordée par des affaires d'Etat. Et Tara, elle, était catastrophée !!

    Une semaine, juste une semaine de liberté avant de devenir l'Impériale Sortcelière d'Omois et d'AutreMonde !! La jeune fille de seize ans n'arrivait toujours pas à croire qu'elle allait devoir diriger le plus grand Empire de tout AutreMonde à son âge et aussi vite! Sanglotant toujours elle se jeta dans les bras de son petit ami et de ses amis ...

     

    Dans les Limbes démoniaques, le Juge était la seule autorité connue des démons. Cette statue représentant une bouche avait le pouvoir entre-autre de faire revenir les morts d'Outremonde. Tara et ses amis l'avaient déjà sollicité dans ce but plusieurs fois. Et le Juge avait ainsi fait revenir pour Tara, il y a moins d'un mois ou un peu plus (Le Juge ne s'en souvenait pas bien...), la mère de celle-ci : Selena Duncan.

    Ladite Selena était morte dans l'année, peu de temps avant que le Juge ne la fasse revenir dans les Limbes sous la forme d'un fantôme. Elle avait avoué à Tara s'être laissée mourir pour rejoindre Danviou, son époux, qui l'avait quittée, tué par Magister il y a quatorze ans. Le maître des Sangraves, son assassin avait ensuite enlevé Selena puis il avait pris à leur mère ses enfants Jar et Mara, les jumeaux de Danviou et Selena. Il avait gardé prisonnière la mère de Tara dix ans avant que la jeune fille ne la sauve et détruise par la même occasion le Trône de Silur en Atlantide... Magister avait ensuite tenté de kidnapper soit Tara, soit l'Impératrice pour accéder aux puissants objets démoniaques. Mais il avait également tenté d'enlever Selena sans succès et ce à plusieurs reprises(très souvent en fait). Magister l'aimait. Il savait que c'était sa seule faiblesse. Et son amour le poussait aujourd'hui dans les Limbes Démoniaques, devant le Juge...

    Magister était déjà venu souvent dans les Limbes mais jamais par amour. Il n'avait jamais rien demandé au Juge mais connaissait sa renommée... Il entra dans la salle où le Juge reposait. Le Juge était seul. Pas un démon à l'horizon... PARFAIT ! Il n'aurait pas aimé qu'un démon voit que Magister était venu voir la femme morte qu'il aimait... En fait, il voulait aussi la ressusciter. Mais  il était là : devant le Juge !

    "Juge, je souhaite reparler à Selena Duncan ! Convoque pour moi ces mânes !!"

    Le Juge ne pouvait désobéir. Le fantôme de Selena Duncan apparut progressivement devant le Juge et Magister, qui sourit malsainement.

    Selena comprit vite où elle se trouvait. Elle était déjà venu ici voir sa fille qui l'avait demandé... Elle s'attendit à voir un de ses enfants ou un membre de sa famille. Mais s'aperçut vite que non. Aucun n'était là. Il n'y avait que le Juge... Et un homme masqué ! Soudain, elle comprit et se mit alors en colère (elle était même furieuse mais en tant que fantôme ça ne se voyait pas).

    " MAGISTER !! Qu'est-ce que tu fais là ?? J'ai bien fait comprendre à Tara que je ne voulais pas revenir et tu m'arrache à Outremonde et à mon Danviou !!

    - Tara me l'a aussi bien fait comprendre chère Selena. Mais je ne l'ai jamais écouté si je me souviens bien !

    - Non, et vous ne m'écoutez jamais moi non plus ! Vous êtes un monstre !!

    - Selena, revenez vers moi, vers Autremonde, vers la vie ! La mort doit être un supplice !!! Admettez-le !!

    - Non, j'y ai retrouvé mon époux que VOUS avez tué !! Monstre !!!

    - Et il vous plait plus que moi ?

    - Bien sûr !!! Je l'aime !!! Vous, non !!! Quand le comprendrez-vous donc ??

    - JAMAIS !!!! Moi je vous aime ! Et moi, je suis vivant !!! Je peux plus que toi Selena. Tu seras à moi !!

    - Je suis à Danviou, Magister !!! Rentres-toi ça dans le crâne une bonne fois pour toute !!! Jamais je ne serais à toi !!!! Je resterai sur Outremonde pour toujours.

    - JAMAIS !!!!! "

    Magister était enragé à son tour ! Il leva ses mains et incanta. (Sans parler car il était contre les sorts dit à voix haute). Il savait que Selena ne risquait rien... Il n'y avait qu'une autre cible à ses côtés : une cible innocente qui l'avait pourtant aidé et qui allait cependant subir la colère incontrôlable de Magister. Il subit un assaut violent de magie noire. Plus puissant qu'il ne s'y était attendu. Le Juge hurla. Magister ne s'arrêta pas là... Les démons accouraient voir le drame qui se déroulait. Eux aussi ne s'attendaient pas à une telle puissance de la part de Magister. Lui-même non plus d'ailleurs. Mais il était trop fou de rage pour réfléchir... Le Juge comprit trop tard ce qui se passait :

    La chemise maléfique qui ne faisait qu'un avec Magister venait d'apparaître. Et alors que Magister ne lui avait rien demandé, elle avait ajouté à la fureur de son possesseur, sa propre puissance noire !

     Ensemble, ils étaient trop forts contre le Juge. Les démons virent celui-ci pratiquement détruit, sans vie...  Blessé trop profondément pour pouvoir être ce qu'il est depuis toujours : un juge ! Il n'avait plus assez de force pour faire revenir les mânes de quiconque... Le Juge ne servait plus à rien... Il ne POUVAIT plus RIEN !! Et il faudrait des mois, des années pour qu'il guérisse. Les démons furent d'abord sous le choc. Aucun d'eux n'aurait cru que le Juge puisse un jour disparaître... Aucun n'aurait cru Magister aussi puissant et aussi fou de rage. Fou, tous le savaient fou mais pas fous de rage !

    Ensuite, ils comprirent qu'ils étaient libres sans lui. Ils semèrent alors le chaos et leurs cousins qui les avaient trahis lors de leur guerre contre les humains et les dragons, les effrits, les rejoignirent... L'anarchie régnait alors dans les limbes démoniaques.

    Magister, anéanti par ce qu'il avait fait et surtout par le refus de Selena, s’était enfoui des limbes. Sa chemise avait causé des gros dégâts aujourd'hui... Mais le cœur de Magister, cœur habituellement froid et dur s'était refermé encore plus sur lui-même. Il n'était plus froid mais glacial : Selena ne l'aimait pas ! Tara le lui avait dit des centaines de millier de fois... Mais Magister n'y avait jamais cru. Aujourd'hui il savait que c'était vrai et qu'il n'y pourrait jamais rien. Tara Duncan, sa plus grande ennemie humaine, tenait peut-être ses grands pouvoirs de son père et donc de Demiderius lui-même, mais sa froide détermination lorsqu'elle le combattait à chaque fois, ça elle la tenait de sa grand-mère Isabella et de son arrière-grand-père Manitou. Celui-ci avait tout de même tenté de devenir immortel et s'était retrouvé transformé en chien ... La famille Duncan était une famille de fous. Tout comme Magister. Et sa belle Selena était une Duncan. Magister n'aurait jamais dû tomber amoureux d'elle. Mais cet amour impossible le torturait pourtant, il n'y pouvait rien. Et son indifférence le blessait. C'était la seule chose capable de le blesser... Tara s'en était d'ailleurs plusieurs fois servi contre lui. Elle ne pouvait plus. Selena est morte. Rien ne la fera revenir ...

    Enfin non pas rien... Sur Autremonde où la magie existe, la mort n'est pas irréversible. Tara et son ami Caliban avaient déjà essayé de faire revenir deux êtres chers : Danviou et Eleanora. Le père de Tara et la petite amie de Caliban D'al Salan... Les fantômes d'Outremonde avaient envahi Autremonde et Magister avait été tué et son esprit avait possédé le corps de Lisbeth, l'impératrice d'Omois... Cette catastrophe sans précédents pour tout Autremonde avait eu lieu il y a deux an. Entretemps, Selena était morte... Magister ne vivra pas sans elle, il le sait bien.

    Pour libérer Selena, il devait d'abord récupérer le parchemin qu'avait volé Tara. Après la mort de la mère de celle-ci, il lui avait déjà demandé et Tara s'était montrée résolue à ne pas faire revenir sa mère. Elle voulait que Selena soit heureuse et torturer Magister !

    Le sangrave en était persuadé. Et c'est pour cette raison qu'il allait subtiliser ce parchemin ! Il pourra ainsi et récupérer SA Selena et torturer Tara !!

    Et si Selena lui résistait encore, il la garderait comme prisonnière ! Il avait réussi à l'enfermer dix ans jusqu'à ce que cette Tara fasse son apparition... Il ferait bien plus attention cette fois-là...

    S'il parvient à faire revenir Selena... Tara et ses amis souffriront et Selena aussi. Mais Magister s'en moque totalement; tout ce qui l'intéresse c'est Selena et sa vengeance...........


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  • Chapitre n° 1 : Mensonges et révélations :


    Omois, Tingapour : J-5 :

     

    Partout sur AutreMonde, l'annonce de l'Impératrice d'Omois avait fait des ravages. Mais à Tingapour, la capitale omoisienne, tous étaient trop débordés à préparer L'Evénement ! Les serviteurs, les Hauts-mages, les premier sortceliers omoisiens, les simples sortceliers, ...

    Mais ceux qui avaient le plus à faire était l'Impératrice et Tara Duncan, la future Impératrice d'Omois. Et celle-ci se demandait quand sa tante allait la laisser tranquille... Surement dans cinq jours. Pas avant ! Elle venait de sauver AutreMonde et ce pour la ... euh quatrième ou cinquième fois. A seize ans, elle trouvait ça pénible! Mais là, à cinq jours de son couronnement, elle trouvait sa tante et son oncle encore plus pénibles ! Ses amis, membres du magicgang étaient pour certain repartis chez eux comme Fafnir et Sylver à Hymlia ou Cal au Lancovit car ses études de voleur patenté lui prenait tout son temps en ce moment. Mais sa meilleure amie autremondienne Moineau, la princesse héritière du Lancovit, et son meilleur ami terrien Fabrice de Besois-Giron étaient restés à ses côtés. Lisbeth avait demandé au demi-elfe Robin M'angil de rentrer à Selenda (elle était parfois très xénophobe !) mais il avait insisté et avait failli causer un conflit entre la patrie des elfes et Omois. Tara était intervenue à temps. En tant que prochaine souveraine et donc de nouveau héritière, elle pouvait se servir à nouveau de son nom et de son pouvoir à Omois... Robin était donc resté aussi. Mais Tara avait trop souvent l'impression qu'il n'était pas là; Lisbeth obligeait sa nièce à réviser tous les détails de la cérémonie du couronnement. Et la jeune fille n'avait aucun temps à consacrer à son petit ami. Elle en était d'ailleurs venue après trois jours de la même comédie à la conclusion que sa tante l'empêchait finement de voir Robin. Peut-être le stress des révisions en fut aussi une cause mais Tara craqua totalement devant sa tante alors qu'elle répétait son fichu discours cérémonial disant qu'elle respecterait les lois, les traditions et tous les Omoisiens qu'importe leur richesse, espèces,... Elle se demandait d'ailleurs si ce discours Lisbeth l'avait aussi prononcé car elle ne l'avait pas toujours respecté; elle pensait ça en songeant à Robin bien sûr. Lisbeth ne l'avait jamais accepté vraiment comme le petit ami de son héritière. Quand Tara était encore digne de ce titre, sa tante avait envoyé Robin combattre des pirates. Il avait failli mourir et avait été tenté par une très belle elfe violette. Heureusement il avait déjoué les deux épreuves de l'Impératrice et était toujours le petit ami de Tara. Mais cela n'aidait pas à plaider la cause de Lisbeth T'al Barmi Ab Santa Ab Maru...

    Toutes ces pensées oppressaient l'esprit de Tara et celle-ci craqua tout simplement :

    " Ma Tante ! C'est n'importe quoi !! Ce discours fait vingt pages (c'était écrit très très petit en plus) ! Et je suis censée l'apprendre ???

    - Tu n'es pas idiote Tara ! Fais un effort !!

    - NON !

    - Comment ? Comment compte du devenir Impératrice ainsi ?

    - Je sais tout ça mieux que vous. Pourquoi devrais-je le dire devant tout le peuple ?

    - C'est une tradition et pas uniquement omoisienne !

    - Qui date de combien de temps ?

    - Des débuts de l'empire d'Omois je suppose...

    - Demiderus l'a dit aussi ?

    - Le discours a changé depuis...Mais oui."

    Ah, ah ! Lisbeth n'avait donc pas prononcé le même discours... Mais il était peut-être encore plus long ! Tara ne pouvait même pas choisir son discours... Et celui-ci était selon elle complètement barbant ! Elle en avait parlé à Moineau et celle-ci était d'accord avec Tara.

    " Qu'est-ce que tu veux pour accepter de dire ce discours. Je sais qu'il ne te plait pas... Je l'ai choisi parce qu'il te correspond Tara; ce discours est personnel...

    - Le vôtre aussi ? Il vous correspondait ?

    - Oui. Mais je l'avais choisi. Je suis devenue impératrice quand ma mère est morte. Nous n’avons pas pu organiser le sacre tel qu’il se devait car Omois n’avait pas d’Empereur ou d’Impératrice pour le diriger.

    - Pourquoi je ne peux pas le choisir ? Demanda Tara.

    - C'est une tradition; rares sont celles comme moi qui n'ont pas dû s'y soumettre!

    - D'accord. Mais je peux faire une pause s'il vous plait ma tante ?

    - D’accord mais une courte !"

    Tara avait filé. Elle traversa vite les longs couloirs du palais qui, si ces yeux ne lui jouaient pas de tour, brillait plus qu'à l'accoutumée. Mais cette idée était bizarre : Qu'est-ce qui brille plus que de l'or ? Deux couches d'or sûrement, car le palais omoisien était décoré de pourpre, d'or et d'OR !! Il n'y avait que ça partout ! De quoi rivaliser avec la cachette aux trésors d'un dragon ! Tara n'aimait pas tout cet or! Elle préférait le château vivant du Lancovit. Omois c'était trop beau, trop brillant, trop luxueux, trop tout ! Mais c'était de CE palais, de CE pays, de CE peuple fou d'or et de luxe et de CE continent gigantesque qu'elle allait devoir hériter! Avec difficulté maintenant, elle se souvenait de sa vie avant de vivre à Omois. Elle avait déjà vécu deux aventures périlleuses. Vivre à Omois était un nouveau cauchemar. Elle préférait Travia ou encore Tagon. Mais c'était à Omois qu'elle vivrait désormais. Sa tante lui avait dit de tirer un trait sur le passé. Tara n'était pas prête. Elle aimait trop ses amis et ce qu'elle avait vécu avec eux !

    Tara entra dans sa suite. Moineau s'y était installé. Elle la trouva dans une salle de bain, car il y en avait des dizaines, dans une baignoire gigantesque (qui ressemblait à une grande piscine). Elle s'y prélassait. Ces moments étaient si rares...

    Tara le gâcha pourtant en entrant :

    "Tara ! Tu m'as fait peur ! S’exclama la jeune fille.

    - Désolé Moineau. Tu sais où sont les garçons ?

    - Dans leur suite sûrement. Mais pourquoi es-tu énervée ?

    - Ma tante, grommela Tara, j'en ai marre de son discours à la noix !

    - Oui je suppose qu'il est barbant... comme tous les discours ! Mais dis-toi que dans cinq jours, enfin six, tu seras libre ! Plus de tante qui te casse les pieds. Plus d'interdiction, plus de discours barbants, plus de problèmes !!

    - Mais des problèmes politiques, des trucs à gérer, des responsabilités, tout mon temps de pris pour des trucs sans intérêt ! Et aucun loisir ! Génial !

    - N'exagère pas Tara ! Tu auras aussi plus de libertés !

    - Oui… peut-être...

    - C'est sûr. Allez repose-toi tu en as besoin !

    - Non j'ai besoin de m'amuser, de faire ce qui me plait !

    - On est seules là dans ta suite. On va s'amuser dès que j'aurai pris mon bain...

    - Moineau, je parlais de Robin... Je ne l'ai même pas encore vu aujourd'hui ! Et je l'ai juste croisé hier. Avant-hier, on n’a pas pu rester seuls dix secondes à cause des cristallistes omoisiens. Tu as vu Fabrice, toi ?

    - Pas beaucoup mais plus que toi et Robin.

    - Tu vois ! Je suis défavorisée alors que je suis Impératrice dans cinq jours seulement ! Ah c'en est trop !!

    - Tara !"

    Moineau ne put retenir son amie. Elle la comprenait. Robin et elle venait juste de se réconcilier et ils ne pouvaient même pas se voir. Elle espérait que sa tante - la Reine Titania - ne jouerait pas au même jeu avec Fabrice et elle… si elle devait un jour lui succéder. Ce dont elle n'a pas trop envie non plus !

     

    Tara traversa une grande partie du palais à nouveau. Lisbeth avait eu l'affreuse idée de placer la suite de Robin et Fabrice de l'autre côté du Palais, à l'opposé complet de celle de Tara et Moineau! Tara savait qu'elle l'avait fait exprès et trouvait sa tante cruelle! Mais elle allait le lui faire payer une fois sur le trône !! Et Robin et elle seraient juste à côté. Ah Moineau avait raison ! Tout sera mieux dans cinq jours! Riant de joie à cette idée, Tara entra dans la suite de ces deux amis. A son grand malheur, elle était vide !!

    L'héritière impériale poussa un grand cri avant de se mettre à la recherche de Moineau - qui alertée par le cri de son amie accourait aussi. La jeune fille croyant son amie en danger s'était métamorphosée en bête de plusieurs mètres de haut et aux crocs terrifiants. Plusieurs courtisans s'enfuirent en voyant la bête courir dans les luxueux couloirs du palais omoisien. Quand Tara vit la bête, euh son amie, elle fut gênée de l'avoir effrayée et lui raconta ce qui s'était passé.

    Gloria Daavil, étant la petite amie du sortcelier terrien, fut autant sous le choc que Tara. Voyant que Moineau était également très triste, elle se mit de nouveau en colère :

    "Elle va me le payer!

    - Qui? Demanda Moineau étonnée.

    - Ma Tante évidemment, il n'y a qu'elle pour me jouer un tour comme celui-ci!

    - L'Impératrice? Pourquoi ferait-elle ainsi disparaître Fabrice?

    - Pas Fabrice! Robin! Dit Tara en se mordant les lèvres. Depuis qu'elle m'a renommée son héritière, elle ne me laisse plus seule avec lui pendant quelques minutes seulement. Et même pas du tout parfois.

    - Oui je sais. Mais justement pourquoi ferait-elle ça en plus que de tenter de gâcher votre histoire à tous les deux?

    - Parce que je lui ai tenu tête!"

     

    Tara avait eu envie de répondre que ce n'était pas vrai, sa tante n'essayait pas, enfin plus, de les séparer elle et le demi-elfe. Mais elle savait autant bien que Moineau que c'était faux... Toujours autant en colère, elle repartit vers la suite de l'actuelle Impériale Sortcelière, Lisbeth T'al Barmi Ab Santa Ab Maru, sa tante.

    L'Impératrice était dans sa chambre, elle se refaisait une beauté grâce à sa magie. Tara entra en trombe chez sa tante sans la prévenir, depuis que sa sœur Mara avait pu entrer dans sa propre suite sans que la port - dont c'était le rôle, ne l'annonce, les mesures de sécurité étaient renforcées, mais la magie de Tara Duncan était trop puissante pour ne pas pouvoir venir à bout de la porte de la suite de l'Impériale Sortcelière. L'Impératrice avait teint ses cheveux en un rouge flamboyant. Mais pas uniquement ses cheveux, également ses habits, ses bijoux et sa majestueuse couronne d'or. Moineau arriva peu après son amie, elle fut, comme chaque fois qu'elle voyait L'Impératrice d'Omois subjuguée par sa beauté. Tara était habituée à la voir mais malgré ça, elle aussi devait admettre que sa tante était toujours magnifique! Aujourd'hui sa beauté était dangereuse. Lisbeth choisissait souvent ses tenues, et la couleur de ses cheveux, selon son humeur. Et elle était aujourd'hui d'une humeur massacrante. Bien, Tara n'était pas la seule en colère…

     « Ma Tante, je sais ce que vous avez fait, lui jeta Tara sans prendre de gants.

    - De quoi parles-tu, chère nièce, demanda Lisbeth d’un ton calme et neutre. »

    Tara ne se laissa pas prendre au piège. Elle connaissait assez bien sa tante pour savoir quand celle-ci voulait la manipuler. Dommage pour elle, sa nièce ne se laisserait pas faire ; l’Impératrice le comprit en voyant que la colère ne s’était pas effacée des traits du visages de son Héritière.

    « Euh, Tara, murmura Moineau, et si tu te trompais ?

    - Pas du tout, rétorqua la jeune fille, je connais ma Tante je sais qu’elle est derrière tout ça. Et j’attends une explication !

    - Je vois que tu ne me croiras pas si je nie. Très bien, que veux-tu savoir Tara ?

    - En premier, où sont Fabrice et Robin. Ensuite pourquoi les avez-vous envoyés dans l’endroit où ils se trouvent.

    - Qu’est-ce qui te fait croire que tes amis ne se baladent pas dans le palais ?

    - Leur chambre est vide, répondit l’Héritière Impériale du tac au tac.

    - Je vais te répondre honnêtement. Tu passes bien trop de temps avec tes amis à mon goût Tara ! Tu vas être couronnée dans une semaine. Tu as d’autres choses à penser qu’à batifoler avec un demi-elfe ! »

    La réponse de Lisbeth laissa Tara sans voix – et c’était exactement ce qu’elle voulait.

    Mais Moineau ne fut pas du tout satisfaite de la réponse de l’Impératrice :

    « Quoi ? Et Fabrice, alors ? S’écria-t-elle. Et vous n’avez pas répondu à la question de Tara. Où sont-ils ?

    - Je les ai renvoyés à Selenda et sur Terre.

    - Comment les avez-vous convaincus ? Demanda la sortcelière dubitative.

    - Je n’ai pas eu à le faire, répondit calmement l’Impératrice, je l’ai ordonné.

    - Quoi ? Vous avez chassé nos amis ? S’exclama Moineau.

    - Ma tante, Robin je peux comprendre mais pas pour Fabrice.

    - Si tu ne mets pas plus de sérieux dans ton apprentissage, Tara, je renverrai également Gloria malgré son statut de princesse du Lancovit. Déclencher un incident diplomatique ne me plairait pas tellement mais si c’était nécessaire, je n’hésiterais pas une seule seconde !

    - Mais je suis sérieuse, explosa Tara, je n’ai que seize ans ! Et je travaille super dur pour la cérémonie. Et vous le savez. Alors où est la vérité ?

    - Je ne vois pas ce que tu veux dire. Je te dis la vérité.

    - Ne jouez pas avec moi, ma tante. Je ne pouvais déjà pas voir mes amis avant. Les renvoyer chez eux n’était pas nécessaire. Le palais est immense et vous auriez pu me forcer à rester avec vous. Vous cachez quelque chose. Et je veux savoir quoi !

    - Pas devant la princesse Gloria, répondit Lisbeth. »

    Tara voulut protester mais son amie accepta de les laisser seules. Les deux sortcelières devaient s’expliquer et aussi sur d’autres sujets… Elle ne voulait pas les gêner. Une fois, Moineau partie, Tara soupira puis fit face à sa tante. Il fallait qu’elle reste calme. La transformer en une visqueuse grenouille ne lui ferait pas plaisir et même si Tara était bien plus puissante qu’elle, Lisbeth T’al Barmi Ab Santa Ab Maru restait l’Impératrice d’Omois. Et Tara dut lutter pour ne pas activer sa magie. Surtout que la pierre vivante avec qui elle était d’une certaine façon liée, avait très envie de se battre. Elle renonça à son idée et avança vers l’Impératrice.

    « Nous sommes seules ma Tante, dites-moi tout maintenant !

    - Bien, dit Lisbeth, je ne vais rien te cacher Tara. Si je veux faire de toi l’Impératrice d’Omois si vite et que je te demande tant d’efforts, c’est parce que je crains de nouveaux malheurs. Une guerre en fait…

    - Une guerre, contre qui ?

    - Les autres pays d’Autremonde, expliqua Lisbeth, je crains que nous ne connaissions bientôt la quatrième guerre mondiale d’Autremonde.

    - Mais c’est horrible ! S’exclama Tara. Qu’est-ce qui vous fait penser une telle chose ?

    - J’ai dit à Gloria que je ne souhaitais pas créer de conflits diplomatiques avec le Lancovit mais que si la situation l’imposait je n’hésiterai pas une seconde. Mais c’est faux ! Cette idée est ma plus grande crainte. Déjà de nombreux pays se menacent. Et les tragédies qui ont bouleversés la planète ne font que renforcer leurs peurs. Les anciens ennemis se provoquent. Ils s’accusent d’avoir voulu la guerre avec les démons, d’être alliés aux sangraves, d’être manipulés par Magister,… Mais le pire c’est que nos alliés ne nous font plus confiance à cause de l’histoire de l’anneau maléfique.

    - Et c’est de ma faute, conclut Tara qui avait honte d’elle-même.

    - Non, tu as sauvé Omois et tout Autremonde. C’est pour ça que je veux que tu deviennes Impératrice dès maintenant. Mais aussi parce que tu es plus puissante que moi et que tu as déjà sauvé ce monde de menaces bien plus grandes que cette possibilité de guerre. Tu défendras Omois bien mieux que moi, Tara. »

    Une nouvelle fois, l’Héritière Impériale resta sans voix. Lisbeth, sa tante si fière d’habitude, venait d’avouer qu’elle savait sa nièce plus puissante et qu’elle avait peur de ne pas pouvoir défendre son Empire. Tara comprit pourquoi elle ne voulait pas que Moineau reste là…

    Ce que venait de lui révéler Lisbeth était un secret d’Etat !

    « Quels pays sont concernés, demanda Tara assez inquiète.

    - Tous ou presque. Mais certains plus que d’autres…  

    - Par exemple ? L’incita Tara à continuer.

    - J’en ai déjà trop dit, fit Lisbeth, tu n’es pas encore Impératrice.

    - Mais je le serai dans quelques jours, objecta son Héritière, et si je vais devoir affronter un danger. J’aimerai savoir le plus de choses possible sur lui !

    - D’accord, approuva l’Impériale Sortcelière, on dit que Selenda et Hymlia seraient entrés en conflit… Ce n’est qu’une rumeur malheureusement. J’en ignore les raisons et la gravité du conflit.

    - Hymlia, la patrie des nains ? Demanda Tara éberluée.

    - Oui et Selenda. C’est pour ça que j’ai renvoyé Robin chez ses parents. On dit que les elfes ne veulent pas voir l’un des leurs otages d’un Royaume ou Empire humain.

    - Otage ? Robin n’est pas un otage !!

    - Bien sûr que non. Mais si la guerre éclatait, il en deviendrait un pour Selenda… Les elfes sont des guerriers, Tara. Ils ignorent comment ne pas se battre même pour un petit affront.

    - Je sais, j’ai été une elfe, une fois. Je me suis transformée en elfe-guerrière il y a trois ans de cela. Mais ce n’est pas leur faute. C’est dans leur sang.

    - Peut-être mais ça ne change rien au danger que représenterait la présence de Robin au palais. Je suis désolée Tara mais je ne veux pas d’une guerre !

    - Je vous crois ma Tante. Mais j’aurais aimé que vous m’en parliez avant !

    - Je ne sais pas si ça aurait été une bonne idée. En tout cas, tu comprendras qu’il te faut être prête pour ton sacre le plus vite possible. Et que celui-ci doit être parfaitement réalisé. Une fois Impératrice, tu auras beaucoup plus de responsabilités et tu dois aussi apprendre à vivre ainsi. La politique ne laisse pas de place au hasard – contrairement aux combats. Et surtout dans des périodes de trouble. Tu dois être fin prête. Mais je sais que tu le seras.

    - Merci ma Tante. Je vous promets de faire de mon mieux. Si vous le voulez bien, je vais rassurer Moineau – sans révéler les secrets d’Etat bien sûr – et je reviendrai pour ma leçon.

    - Bien. Je te laisse t’expliquer avec ton amie. Mais reviens vite… »

    Tara hocha la tête et quitta la chambre de l’Impératrice. Les appartements privés de Lisbeth étaient aussi grands que le palais de Versailles (en comptant aussi les jardins) et traverser les nombreuses antichambres prit un temps fou à Tara mais elle arriva enfin dans le couloir doré où l’attendait Moineau devant la porte des appartements de l’Impériale Sortcelière. Puisqu’elle avait marché longtemps, Tara était assez essoufflée. Moineau se moqua gentiment d’elle :

    « Dis-donc tu as couru un marathon ?

    - Ne te moque pas. Je dois y retourner après!

    - Oh pas cool ça. Qu’est-ce qu’elle t’a dit ?

    - De bons arguments pour me convaincre de penser avant tout à mon couronnement.

    - Je vois. Tu penses pouvoir faire revenir Fabrice ?

    - Je vais faire de mon mieux. J’espère que ça suffira… »

    Tara sourit à son amie. Et après lui avoir demandé de ne pas s’en faire pour elle, elle lui proposa de rentrer au Lancovit. Lisbeth n’avait pas évoqué le royaume de la tante de la jeune fille mais cela ne voulait pas dire qu’il n’était pas impliqué… Moineau accepta car elle savait que Tara avait besoin d’être seule. Mais lui promit de revenir dès qu’elle en aurait envie – et qu’évidemment elle serait là pour son sacre, donc qu’elles se reverraient très bientôt.

    Moineau quitta Omois l’heure suivante. Tara fut triste de laisser partir sa meilleure amie mais elle savait maintenant que c’était ce qu’il y avait de mieux à faire. Et que bientôt tout serait fini. Bientôt ils seraient tous réunis. Et rien ne s’y opposerait. A part une menace encore voilée mais pas moins présente dans l’esprit de la jeune fille de seize ans.

     

     


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  • Chapitre 2 : Le Couronnement de l’Impératrice :

     

    Jour J :

     

    Le couronnement de Tara réunit pour l’occasion tous les Hauts mages d’AutreMonde, des dragons comme l’ancienne Reine Charmamnichirachiva étaient aussi là. Le Roi et la Reine du Lancovit étaient arrivés en avance avec les Hauts mages de leur royaume. Chemnashaovirodaintrachivu, le mage-dragon était arrivé en même temps que Moineau et Caliban D’al Salan – ce qui veut dire des heures avant le début de la cérémonie. Mais pour des raisons de sécurité, ils n’avaient pas pu parler à leur amie depuis leur arrivée. Fafnir Forgeafeux et le fils de Magister à moitié dragon arrivèrent en même temps que les chefs des clans nains d’Hymlia. Robin M’angil arriva avec ses deux parents qui étaient tous trois les invités d’honneur de la Princesse héritière d’Omois. Les derniers qui arrivèrent venaient de la Terre, Fabrice et son père accompagnaient Isabella et Manitou. La grand-mère et le labrador étaient eux-aussi des invité de marque et furent assaillis par les scoops mais Isabella ne fit pas attention à elles et se montra aussi froide qu’à l’accoutumée. Manitou alla retrouver les amis de Tara. Une fois les représentants de Krasalvie, de Selenda, du Mentalir, de Smallcountry, de Krankar, de Gandis, d’Hymlia, de Tatran, de Meus, du royaume de Vilain, de Basgrit, de Spanivia, de Brontagne ainsi que les loups-garous peuplant le Tatumalenchivar et les dragons du Dranvouglispenchir arrivés, la cérémonie débuta. Tous les peuples d’AutreMonde suivaient évidemment l’événement grâce aux cristallistes. L’événement était si important que Tingapour semblait être devenue la capitale d’AutreMonde et non plus seulement de l’Empire d’Omois. Les nobles et courtisans assistaient pour beaucoup à la cérémonie dans le palais impérial tandis que le petit peuple – comparé aux extravagants omoisiens vivant au palais – était littéralement scotché aux immenses écrans flottants dans la capitale et toutes les villes du continent de Tû. Dans la grande salle des trônes, les majordomes annoncèrent d’une grande voix le début du couronnement. Tout à coup, deux portes gigantesques s’ouvrirent. Du côté droit de la pièce, l’Imperator Sandor T’al Barmi Ab March Ab Brevis, vêtu pour l’occasion une fois n’est pas coutume d’une armure dorée de la tête aux pieds. La visière de son casque était relevée mais à part cela, on aurait pu croire qu’il partait au combat. C’était d’une certaine façon le cas puisqu’il représentait la première ligne de défense de leurs Majestés Impériales. Ses cheveux blonds formaient une natte qui tombait derrière son casque. Le symbole d’Omois apparaissait sur la poitrine de l’Imperator et si le paon était vivant comme si souvent, il ne le manifestait pas. L’Imperator alla s’assoir sur son trône, celui de droite. En même temps, sa demi-sœur, l’Impératrice Lisbeth’tylanhem  T’al Barmi Ab Santa Ab Maru fit son apparition. Pour l’événement, elle avait mis ses plus beaux vêtements qui faisaient passer l’Imperator habillé d’or pour un simple soldat. Lisbeth avait mis une immense robe qui cachait ses pieds et qui formait une longue traine derrière elle. Ses cheveux blonds dorés étaient libres et ondulaient jusqu’à ses pieds. Ses robes étaient- elles-aussi - dorées. Un dégradé d’or. Ses yeux bleus marine brillaient d’émotion et sur sa tête, la couronne impériale – d’or évidemment – luisait comme un brasier. Elle étincelait !

    Sur la robe de Lisbeth, s’animait un paon pourpre aux cent yeux d’ors des plus réalistes et des plus vivants. Le paon contrastait parfaitement avec la robe d’or de l’Impératrice. L’Impériale Sortcelière avança lentement jusqu’au trône de gauche et s’assit solennellement. Les scoops qui volaient tout près des trônes filmaient leurs Majestés Impériales sous toutes les coutures. Dans la salle, le silence régnait, mais tous les invités s’extasiaient dans leurs pensées devant la beauté immesurable de l’Imperator et de l’Impératrice. Enfin, le majordome annonça officiellement l’Héritière Impériale d’Omois. Tara entra alors par la grande porte du palais. Elle était aussi éblouissante comme sa tante. Sa robe était d’un blanc pur et elle portait une couronne d’argent plaquée d’or sur la tête. Ses cheveux blonds ondulaient également mais s’arrêtait à ses genoux. Tara étant assez grande, cela faisait une longueur impressionnante. La changeline avait créé pour elle une robe des plus magnifiques. Sur la soie blanche comme de la neige des montagnes du Tador, des pierres précieuses d’un pourpre éclatant formaient un collier qui s’étendait des deux épaules de la jeune fille. Sa robe était fendue sur le côté et même si toutes les couleurs des robes étaient les même, Tara portait dix robes les unes au-dessus des autres, d’un dégradé de taille très visible, mais cela n’était pas gênant car grâce à la magie, les robes ne pesaient pas plus qu’une simple plume. Mais ses futurs responsabilités d’Impériale Sortcelière et de souveraine d’Omois pesaient déjà lourds sur ses épaules. Son cou dénudé faisait apparaitre le joyau composé d’or, saphir, diamant, rubis et ébène. Le cadeau des couleurs ne faisait que rehausser la beauté de l’Héritière. Tara’tylanhem T’al Barmi Ab Santa Ab Maru T’al Duncan resplendissait de mille feux. Tant bien que les scoops allèrent immédiatement vers elle. Tara avançait calmement, remontant l’allée – un tapis pourpre faisant penser à celui de Cannes – pour arriver devant les deux trônes de leur Majestés Impériales. Elle se retourna alors comme elle l’avait tant de fois répété vers les invités de l’Empire d’Omois et regarda le visage neutre l’assemblée. L’Imperator et l’Impératrice se levèrent et se placèrent des deux côtés de leur Héritière. Ils incantèrent comme tous les Hauts Mages d’Omois et les deux trônes impériaux rétrécirent. Enfin, ils donnèrent l’impression de rapetisser car devant eux, un magnifique trône aussi blanc que la robe de Tara mais d’un or aussi pur que tout ce qu’on trouvait dans le palais venait de se matérialiser, juste derrière la jeune fille. L’Imperator s’écarta alors et s’inclina devant l’Impératrice et son Héritière. Lisbeth resta à côté de Tara et déclara d’une voix posée mais forte – assez pour être entendue de tous les invités réunis dans l’immense salle qui ressemblait selon Tara à une cathédrale tant par sa taille que sa splendeur…

    « Merci d’être venus si nombreux pour assister à cet événement exceptionnel : Le couronnement de ma nièce, l’Héritière Impériale, Tara’tylanhem T’al Barmi Ab Santa Ab Maru T’al Duncan ! Devant tous ces témoins, l’Héritière de l’Empire omoisien va jurer respecter les lois, mœurs, traditions,… d’AutreMonde et de notre grand Empire d’Omois. »

    Tara dut lutter de toutes ces forces pour rester concentrée devant tant de gens, parmi lesquels ses amis mais aussi de nombreux inconnus ! Elle récita ensuite le long et pompeux discours choisie par sa tante puis une fois que cette étape – qui prit quand même trois heures – fut passée, L’Impératrice d’Omois s’inclina devant Tara et Dame Auxia, la cousine de Lisbeth et la Responsable du Haut Conseil des Mages d’Omois vint se placer à côté de Tara. A son tour, elle incanta. La couronne d’argent de Tara lévita et se posa doucement dans les mains de Dame Auxia – qui continuait d’utiliser sa magie – puis, la couronne impériale de l’Impératrice d’Omois lévita à son tour mais au lieu de voler vers Auxia, elle alla se poser très lentement sur la tête de Tara. La couronne avait changé durant son vol. C’était désormais une couronne de sacre d’or sertie de pierres précieuses, des diamants et des rubis. Quand la couronne se posa sur la tête de Tara, la robe de la jeune fille devint dorée, un dégradé du blanc le plus pur – pour la robe la plus longue – jusqu’au doré le plus vif imaginable pour la première robe qui se voyait le plus. Tara s’assit sur le trône dont le dossier doré était surplombé par un magnifique paon pourpre aux yeux d’or – tout aussi vivant que celui qui lentement s’effaçait de la robe de Lisbeth’tylanhem – qui regarda avec intelligence les invités de leurs Impériales Majestés. Tara vit que sur sa propre robe, le même paon animé s’était matérialisé au niveau de sa poitrine gauche. Celui-ci s’incline aussi majestueusement que le paon qui surplombait le trône sur lequel elle était assise. Les invités applaudirent quand d’immenses… euh, trompettes ? Des instruments de musiques gigantesques dorés, résonnèrent dans tout le palais. Et peut-être même tout Tingapour ! Tara faillit soupirer de soulagement. C’était fini ! Enfin, toute cette cérémonie était terminée ! Mais le plus dur allait commencer car elle était désormais Impératrice d’Omois…

    Parmi les invités de marques, les amis de la nouvelle Impératrice étaient émerveillés et impressionnés par la solennité et la majestuosité de la cérémonie… Tout avait été parfait. Tara n’avait pas pu parler du déroulement du couronnement et tous avaient été stupéfaits par celui-ci. Tara était si magnifique dans ses atours impériaux que tous les yeux des invités étaient braqués sur elle.

    Parmi eux, des yeux bleus de cristal contemplaient la jeune Impératrice. Robin était encore plus subjugué par la beauté de la jeune fille que d’habitude… Il était aussi ému que tous les autres mais le charme de Tara semblait bien plus puissant chez lui. Il aimait la jeune fille bien avant que celle-ci ne devienne Héritière Impériale – même bien avant qu’elle ne sache seulement qu’elle était l’héritière directe de Demiderus – et pourtant, il l’avait rejeté un mois auparavant quand il avait appris qu’un sort avait été jeté sur elle (enfin sur sa mère, mais il était si puissant que Tara en avait hérité) et que cela la rendait attirante et d’une beauté parfaite. Maintenant il savait qu’il avait eu tort. Il aimait Tara sincèrement, ça n’avait rien avoir avec la magie. Il n’était ensorcelé que par sa vraie beauté – pas celle produite par un sort magique. Il voulait le lui dire, il avait essayé mais après son combat contre l’Anneau Maléfique, Tara avait immédiatement été nommée Impératrice et depuis ils n’avaient pas pu parler en privé. Cela changerait peut-être maintenant, se dit-il en contemplant les yeux bleus marines de la jeune fille et en s’y perdant volontairement. Tara ne sembla pas remarquer le regard du demi-elfe ou les visages en larmes – de joie – de ses meilleurs amis. Elle était impératrice et devait se comporter ainsi – enfin du moins en public ! Elle resta donc impassible mais la lueur dans ses yeux trahissait son émotion. Robin fut le seul à s’en rendre compte tant il les fixait avec tant d’ardeur. Les autres virent juste une jeune fille de seize ans qui tenait parfaitement son rôle d’Impériale Sortcelière et acclamaient la nouvelle Impératrice d’Omois ! Tous les scoops revinrent vers les cristallistes à l’entrée de la salle. Des trompettes sonnèrent à nouveau et Tara se leva tout en fixant des yeux l’assemblée. Elle s’avança lentement vers la longue allée qui l’avait menée à l’estrade…

    Totalement envouté par sa beauté, Robin M’angil ne sentit pas tout de suite son sens du danger elfique l’avertir d’une menace. Quand il comprit qu’il se tramait quelque chose – et que Tara en était sûrement la cible – il voulut se lever et aller la protéger. Que pourrait-il donc bien faire seul ? Il l’ignorait mais il refusait de voir mourir l’élue de son cœur devant ses propres yeux ! Merova sentit le trouble dans le comportement de son fils. Connaissant bien le tempérament agressif des elfes – dont avait hérité son propre enfant – puisqu’elle vivait à Selenda et était mariée à un elfe, la sortcelière attrapa le bras de son fils et posa une main rassurante sur son épaule. Sans pour autant le, ce contact lui permit de remettre de l’ordre dans son esprit. Mais comme toujours celui-ci était très confus. Comment pouvait-il expliquer à ses amis ce qui lui arrivait pratiquement toujours alors qu’il ne le comprenait pas lui-même ? Il était une moitié, un métis entre deux peuples. Il avait deux caractères différents – opposés même. Son côté elfe – toujours désireux de se battre – et son côté humain – qui tentait à tout prix de rester calme et raisonnable – entraient si souvent en conflit dans son esprit… comme à cet instant. L’elfe en lui voulut sauver l’amour de sa vie tandis que l’humain songeait qu’elle était assez protégée par toute la garde impériale et son propre pouvoir – le plus puissant qui ait certainement jamais existé. De plus, son père T’andilus M’angil était un vrai elfe et ne semblait avoir aucun de mal à rester calme. Robin se faisait peut-être des frayeurs pour rien. L’amour pouvait-il aller aussi loin ?

    Robin l’ignorait mais réussit à rester assis jusqu’à ce que Tara ait quitté l’estrade. Elle emprunta l’allée – qui ressemblait à un véritable boulevard – et les invités se levèrent. Quand elle arriva à la porte, ils suivirent l’Impératrice et sortirent de la salle des Trônes à leur tour. Robin entendit les commentaires élogieux des cristallistes, comme quoi c’était le plus beau et le plus émouvant des couronnements du siècle ! Robin sourit à cette idée. C’était parfaitement vrai et surtout du fait que ce soit Tara qui soit couronnée. Elle avait déjà sauvé une demi-douzaine de fois tout AutreMonde… Et Robin et le reste du magicgang avec elle. Mais les scoops et les cristallistes n’étaient pas là pour eux mais uniquement pour la nouvelle Impératrice d’Omois. Tara traversa les longs couloirs dorés du palais en une dizaine de minutes puis arriva enfin à la grande porte ornée du Paon aux Yeux d’Or. Quand celui-ci reconnut l’Impériale Sortcelière, il s’inclina de toute sa taille et la porte d’or massif s’ouvrit lentement sur Tingapour.

    Tous les omoisiens étaient réunis devant les immenses portes d’or du palais impérial et attendaient avec impatience ce moment. Enfin, Tara apparut. Ceux qui l’avaient déjà vue en vrai ne furent que plus ébahis par sa beauté ; elle était aussi impériale que sa tante. Derrière elle, Robin et les autres amis de la jeune fille l’avait rejointe. Tara ne les vit pas et salua son peuple qui était évidemment ébloui par l’éclat de sa robe. Loin derrière, Lisbeth et Sandor regardaient l’Impératrice saluer la foule. Lisbeth était très fière de sa nièce. Elle serait une excellente Impératrice, il n’en faisait aucun doute !

    La cérémonie s’est parfaitement déroulée et les gardes commencèrent à relâcher leur attention. Qui oserait attaquer l’Impératrice à Tingapour, devant le palais Impérial et une telle foule ? Mais ils savaient que justement une attaque était très probable et s’ils regardèrent aux alentours comme les autres, ils n’en perdirent pas moins de vue la jeune Tara Duncan. Ils eurent d’ailleurs bien raison…

    La foule acclamait et applaudissait leur Impératrice. Tara, trop émue, ne voyait plus très bien. La première chose qui lui fit prendre conscience d’un danger fut un cri terrible :

    « Attention, Tara ! »

    Elle n’eut pas besoin de plus d’une microseconde pour reconnaitre la voix de son petit-ami. Elle sentit une alarme résonner dans son esprit puis se retourna pour apercevoir le demi-elfe courir vers elle et avec sa vitesse surhumaine, il avait déjà pu traverser l’immense foule des courtisans qui les séparaient. Il arriva juste à temps pour être projeté par terre par la puissance inouïe de la bombe cachée dans le bâtiment des écuries à l’extérieur du palais. Tara hurla – pas de peur ni de frayeur – mais de rage. Quelqu’un avait blessé ou peut-être tué le demi-elfe. C’était son ami le plus fidèle – prêt à donner sa vie pour elle – mais surtout elle en était follement amoureuse. Celui qui avait fait ça allait le regretter et très sérieusement ! Jamais encore quelqu’un qui avait vu la trop puissante magie de Tara en action avait survécu…  Et elle allait bien réserver un sort pareil au responsable de cet attentat. Manqué évidemment puisqu’elle en était de toute évidence la cible !  Tara se releva et vit avec effroi que Robin était loin d’être la seule victime. Voyant le demi-elfe courir comme un fou et hurler son nom, Moineau et Fabrice avaient accouru à leur tour. La première sous sa forme de bête de trois mètres de haut et le second sous l’apparence d’un loup-garou – ce qu’il était devenu après avoir été mordu par l’un d’entre eux plusieurs années auparavant sur le continent interdit qui servait alors d’asile pour les dragons victimes de la folie. Sous leurs formes de bête, ils étaient plus rapides mais aussi plus forts. Ils étaient blessés comme beaucoup d’autres mais pas gravement. Cela rassura Tara de voir que contrairement à ses amis, Isabella et Manitou Duncan n’avaient pas été blessés car ils se trouvaient à l’autre bout du cortège impérial. Son familier avait pu s’envoler à temps mais volait avec difficulté. Pour la cérémonie, il avait dû porter une selle et une armure d’or massif pour que Tara une fois sortie couronnée du palais s’envole sur son dos dans les airs et ainsi contempler Tingapour et tout Omois depuis le ciel. Mais l’ornement décoratif à l’origine était bien lourd même pour un Pégase de plus de  deux mètres de haut… Et s’il avait réussi à esquiver la bombe, il avait quand même était blessé par l’explosion et sa charge ne l’aidait pas à voler très haut. Il alla se poser à côté de Tara dès que celle-ci désactiva le bouclier magique qu’elle avait invoqué juste à temps. La changeline comprenant que le danger était écarté changea l’armure dorée improvisée par ses soins en une robe blanche et dorée qui était bien plus légère que l’ancienne et… bien moins longue ! Tara courut vers ses amis et vit avec horreur que Robin perdait une grande quantité de sang mais quand elle prit son pouls, elle sentit l’espoir renaitre en elle. Le demi-elfe était seulement évanoui et blessé. Mais gravement blessé contrairement à Moineau et Fabrice. Ceux-ci se relevaient déjà et rejoignaient la jeune fille en même temps que T’andilus M’angil et Cal qui s’étaient tous deux faufilés dans la foule durant l’explosion mais qui étaient encore assez loin pour n’avoir que le visage amoché.

    « Comment va-t-il, demanda l’elfe.

    - Son cœur bat toujours, répondit Tara avant d’appliquer un reparus très puissant qui fit disparaitre les plaies mais laissa Robin inconscient et celui-ci n’avait pas récupéré son sang perdu, mais il est gravement blessé. 

    - Il faut le rapatrier à Selenda, déclara Lisbeth’tylanhem. »

    Tara voulut répondre qu’elle était l’Impératrice désormais et que sa tante n’avait plus à lui dire quoi faire. Mais Lisbeth avait raison. Il valait mieux qu’il reste au calme auprès de ses parents lors de sa convalescence. Elle approuva d’un signe de tête et T’andilus prit son fils dans ses bras. Merova venait de le rejoindre et regardait effarée et effrayée son fils inconscient dans les bras de son mari. Celui-ci la rassura très vite et lui annonça qu’ils repartaient pour Selenda immédiatement. Une fois la famille M’angil partie, Maitre Chem et sa grand-mère arrivèrent à leur tour. Les sortceliers non-blessés étaient rares et beaucoup étaient même déjà morts. Isabella ne semblait pas tant s’en soucier. Elle regardait sa petite-fille – qui était quand même Impératrice il ne faut pas l’oublier ! – et semblait satisfaite. Elle avait toujours voulu garder Tara sur Terre pour la protéger. Elle avait eu raison ! Manitou était lui inquiet pour son arrière-petite-fille. Tara s’agenouilla et caressa le labrador pour le rassurer. Manitou ne fut pas vraiment convaincu mais ne fit pas de commentaires. Le deuil allait être long…

    Mais si quelqu’un avait essayé de tuer Tara, c’est qu’elle avait un nouvel ennemi. Dommage pour lui, elle n’attendait désormais qu’une chose : le réduire en charpie !


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