• Chapitre n°1 :

    Chapitre n° 1 : Mensonges et révélations :


    Omois, Tingapour : J-5 :

     

    Partout sur AutreMonde, l'annonce de l'Impératrice d'Omois avait fait des ravages. Mais à Tingapour, la capitale omoisienne, tous étaient trop débordés à préparer L'Evénement ! Les serviteurs, les Hauts-mages, les premier sortceliers omoisiens, les simples sortceliers, ...

    Mais ceux qui avaient le plus à faire était l'Impératrice et Tara Duncan, la future Impératrice d'Omois. Et celle-ci se demandait quand sa tante allait la laisser tranquille... Surement dans cinq jours. Pas avant ! Elle venait de sauver AutreMonde et ce pour la ... euh quatrième ou cinquième fois. A seize ans, elle trouvait ça pénible! Mais là, à cinq jours de son couronnement, elle trouvait sa tante et son oncle encore plus pénibles ! Ses amis, membres du magicgang étaient pour certain repartis chez eux comme Fafnir et Sylver à Hymlia ou Cal au Lancovit car ses études de voleur patenté lui prenait tout son temps en ce moment. Mais sa meilleure amie autremondienne Moineau, la princesse héritière du Lancovit, et son meilleur ami terrien Fabrice de Besois-Giron étaient restés à ses côtés. Lisbeth avait demandé au demi-elfe Robin M'angil de rentrer à Selenda (elle était parfois très xénophobe !) mais il avait insisté et avait failli causer un conflit entre la patrie des elfes et Omois. Tara était intervenue à temps. En tant que prochaine souveraine et donc de nouveau héritière, elle pouvait se servir à nouveau de son nom et de son pouvoir à Omois... Robin était donc resté aussi. Mais Tara avait trop souvent l'impression qu'il n'était pas là; Lisbeth obligeait sa nièce à réviser tous les détails de la cérémonie du couronnement. Et la jeune fille n'avait aucun temps à consacrer à son petit ami. Elle en était d'ailleurs venue après trois jours de la même comédie à la conclusion que sa tante l'empêchait finement de voir Robin. Peut-être le stress des révisions en fut aussi une cause mais Tara craqua totalement devant sa tante alors qu'elle répétait son fichu discours cérémonial disant qu'elle respecterait les lois, les traditions et tous les Omoisiens qu'importe leur richesse, espèces,... Elle se demandait d'ailleurs si ce discours Lisbeth l'avait aussi prononcé car elle ne l'avait pas toujours respecté; elle pensait ça en songeant à Robin bien sûr. Lisbeth ne l'avait jamais accepté vraiment comme le petit ami de son héritière. Quand Tara était encore digne de ce titre, sa tante avait envoyé Robin combattre des pirates. Il avait failli mourir et avait été tenté par une très belle elfe violette. Heureusement il avait déjoué les deux épreuves de l'Impératrice et était toujours le petit ami de Tara. Mais cela n'aidait pas à plaider la cause de Lisbeth T'al Barmi Ab Santa Ab Maru...

    Toutes ces pensées oppressaient l'esprit de Tara et celle-ci craqua tout simplement :

    " Ma Tante ! C'est n'importe quoi !! Ce discours fait vingt pages (c'était écrit très très petit en plus) ! Et je suis censée l'apprendre ???

    - Tu n'es pas idiote Tara ! Fais un effort !!

    - NON !

    - Comment ? Comment compte du devenir Impératrice ainsi ?

    - Je sais tout ça mieux que vous. Pourquoi devrais-je le dire devant tout le peuple ?

    - C'est une tradition et pas uniquement omoisienne !

    - Qui date de combien de temps ?

    - Des débuts de l'empire d'Omois je suppose...

    - Demiderus l'a dit aussi ?

    - Le discours a changé depuis...Mais oui."

    Ah, ah ! Lisbeth n'avait donc pas prononcé le même discours... Mais il était peut-être encore plus long ! Tara ne pouvait même pas choisir son discours... Et celui-ci était selon elle complètement barbant ! Elle en avait parlé à Moineau et celle-ci était d'accord avec Tara.

    " Qu'est-ce que tu veux pour accepter de dire ce discours. Je sais qu'il ne te plait pas... Je l'ai choisi parce qu'il te correspond Tara; ce discours est personnel...

    - Le vôtre aussi ? Il vous correspondait ?

    - Oui. Mais je l'avais choisi. Je suis devenue impératrice quand ma mère est morte. Nous n’avons pas pu organiser le sacre tel qu’il se devait car Omois n’avait pas d’Empereur ou d’Impératrice pour le diriger.

    - Pourquoi je ne peux pas le choisir ? Demanda Tara.

    - C'est une tradition; rares sont celles comme moi qui n'ont pas dû s'y soumettre!

    - D'accord. Mais je peux faire une pause s'il vous plait ma tante ?

    - D’accord mais une courte !"

    Tara avait filé. Elle traversa vite les longs couloirs du palais qui, si ces yeux ne lui jouaient pas de tour, brillait plus qu'à l'accoutumée. Mais cette idée était bizarre : Qu'est-ce qui brille plus que de l'or ? Deux couches d'or sûrement, car le palais omoisien était décoré de pourpre, d'or et d'OR !! Il n'y avait que ça partout ! De quoi rivaliser avec la cachette aux trésors d'un dragon ! Tara n'aimait pas tout cet or! Elle préférait le château vivant du Lancovit. Omois c'était trop beau, trop brillant, trop luxueux, trop tout ! Mais c'était de CE palais, de CE pays, de CE peuple fou d'or et de luxe et de CE continent gigantesque qu'elle allait devoir hériter! Avec difficulté maintenant, elle se souvenait de sa vie avant de vivre à Omois. Elle avait déjà vécu deux aventures périlleuses. Vivre à Omois était un nouveau cauchemar. Elle préférait Travia ou encore Tagon. Mais c'était à Omois qu'elle vivrait désormais. Sa tante lui avait dit de tirer un trait sur le passé. Tara n'était pas prête. Elle aimait trop ses amis et ce qu'elle avait vécu avec eux !

    Tara entra dans sa suite. Moineau s'y était installé. Elle la trouva dans une salle de bain, car il y en avait des dizaines, dans une baignoire gigantesque (qui ressemblait à une grande piscine). Elle s'y prélassait. Ces moments étaient si rares...

    Tara le gâcha pourtant en entrant :

    "Tara ! Tu m'as fait peur ! S’exclama la jeune fille.

    - Désolé Moineau. Tu sais où sont les garçons ?

    - Dans leur suite sûrement. Mais pourquoi es-tu énervée ?

    - Ma tante, grommela Tara, j'en ai marre de son discours à la noix !

    - Oui je suppose qu'il est barbant... comme tous les discours ! Mais dis-toi que dans cinq jours, enfin six, tu seras libre ! Plus de tante qui te casse les pieds. Plus d'interdiction, plus de discours barbants, plus de problèmes !!

    - Mais des problèmes politiques, des trucs à gérer, des responsabilités, tout mon temps de pris pour des trucs sans intérêt ! Et aucun loisir ! Génial !

    - N'exagère pas Tara ! Tu auras aussi plus de libertés !

    - Oui… peut-être...

    - C'est sûr. Allez repose-toi tu en as besoin !

    - Non j'ai besoin de m'amuser, de faire ce qui me plait !

    - On est seules là dans ta suite. On va s'amuser dès que j'aurai pris mon bain...

    - Moineau, je parlais de Robin... Je ne l'ai même pas encore vu aujourd'hui ! Et je l'ai juste croisé hier. Avant-hier, on n’a pas pu rester seuls dix secondes à cause des cristallistes omoisiens. Tu as vu Fabrice, toi ?

    - Pas beaucoup mais plus que toi et Robin.

    - Tu vois ! Je suis défavorisée alors que je suis Impératrice dans cinq jours seulement ! Ah c'en est trop !!

    - Tara !"

    Moineau ne put retenir son amie. Elle la comprenait. Robin et elle venait juste de se réconcilier et ils ne pouvaient même pas se voir. Elle espérait que sa tante - la Reine Titania - ne jouerait pas au même jeu avec Fabrice et elle… si elle devait un jour lui succéder. Ce dont elle n'a pas trop envie non plus !

     

    Tara traversa une grande partie du palais à nouveau. Lisbeth avait eu l'affreuse idée de placer la suite de Robin et Fabrice de l'autre côté du Palais, à l'opposé complet de celle de Tara et Moineau! Tara savait qu'elle l'avait fait exprès et trouvait sa tante cruelle! Mais elle allait le lui faire payer une fois sur le trône !! Et Robin et elle seraient juste à côté. Ah Moineau avait raison ! Tout sera mieux dans cinq jours! Riant de joie à cette idée, Tara entra dans la suite de ces deux amis. A son grand malheur, elle était vide !!

    L'héritière impériale poussa un grand cri avant de se mettre à la recherche de Moineau - qui alertée par le cri de son amie accourait aussi. La jeune fille croyant son amie en danger s'était métamorphosée en bête de plusieurs mètres de haut et aux crocs terrifiants. Plusieurs courtisans s'enfuirent en voyant la bête courir dans les luxueux couloirs du palais omoisien. Quand Tara vit la bête, euh son amie, elle fut gênée de l'avoir effrayée et lui raconta ce qui s'était passé.

    Gloria Daavil, étant la petite amie du sortcelier terrien, fut autant sous le choc que Tara. Voyant que Moineau était également très triste, elle se mit de nouveau en colère :

    "Elle va me le payer!

    - Qui? Demanda Moineau étonnée.

    - Ma Tante évidemment, il n'y a qu'elle pour me jouer un tour comme celui-ci!

    - L'Impératrice? Pourquoi ferait-elle ainsi disparaître Fabrice?

    - Pas Fabrice! Robin! Dit Tara en se mordant les lèvres. Depuis qu'elle m'a renommée son héritière, elle ne me laisse plus seule avec lui pendant quelques minutes seulement. Et même pas du tout parfois.

    - Oui je sais. Mais justement pourquoi ferait-elle ça en plus que de tenter de gâcher votre histoire à tous les deux?

    - Parce que je lui ai tenu tête!"

     

    Tara avait eu envie de répondre que ce n'était pas vrai, sa tante n'essayait pas, enfin plus, de les séparer elle et le demi-elfe. Mais elle savait autant bien que Moineau que c'était faux... Toujours autant en colère, elle repartit vers la suite de l'actuelle Impériale Sortcelière, Lisbeth T'al Barmi Ab Santa Ab Maru, sa tante.

    L'Impératrice était dans sa chambre, elle se refaisait une beauté grâce à sa magie. Tara entra en trombe chez sa tante sans la prévenir, depuis que sa sœur Mara avait pu entrer dans sa propre suite sans que la port - dont c'était le rôle, ne l'annonce, les mesures de sécurité étaient renforcées, mais la magie de Tara Duncan était trop puissante pour ne pas pouvoir venir à bout de la porte de la suite de l'Impériale Sortcelière. L'Impératrice avait teint ses cheveux en un rouge flamboyant. Mais pas uniquement ses cheveux, également ses habits, ses bijoux et sa majestueuse couronne d'or. Moineau arriva peu après son amie, elle fut, comme chaque fois qu'elle voyait L'Impératrice d'Omois subjuguée par sa beauté. Tara était habituée à la voir mais malgré ça, elle aussi devait admettre que sa tante était toujours magnifique! Aujourd'hui sa beauté était dangereuse. Lisbeth choisissait souvent ses tenues, et la couleur de ses cheveux, selon son humeur. Et elle était aujourd'hui d'une humeur massacrante. Bien, Tara n'était pas la seule en colère…

     « Ma Tante, je sais ce que vous avez fait, lui jeta Tara sans prendre de gants.

    - De quoi parles-tu, chère nièce, demanda Lisbeth d’un ton calme et neutre. »

    Tara ne se laissa pas prendre au piège. Elle connaissait assez bien sa tante pour savoir quand celle-ci voulait la manipuler. Dommage pour elle, sa nièce ne se laisserait pas faire ; l’Impératrice le comprit en voyant que la colère ne s’était pas effacée des traits du visages de son Héritière.

    « Euh, Tara, murmura Moineau, et si tu te trompais ?

    - Pas du tout, rétorqua la jeune fille, je connais ma Tante je sais qu’elle est derrière tout ça. Et j’attends une explication !

    - Je vois que tu ne me croiras pas si je nie. Très bien, que veux-tu savoir Tara ?

    - En premier, où sont Fabrice et Robin. Ensuite pourquoi les avez-vous envoyés dans l’endroit où ils se trouvent.

    - Qu’est-ce qui te fait croire que tes amis ne se baladent pas dans le palais ?

    - Leur chambre est vide, répondit l’Héritière Impériale du tac au tac.

    - Je vais te répondre honnêtement. Tu passes bien trop de temps avec tes amis à mon goût Tara ! Tu vas être couronnée dans une semaine. Tu as d’autres choses à penser qu’à batifoler avec un demi-elfe ! »

    La réponse de Lisbeth laissa Tara sans voix – et c’était exactement ce qu’elle voulait.

    Mais Moineau ne fut pas du tout satisfaite de la réponse de l’Impératrice :

    « Quoi ? Et Fabrice, alors ? S’écria-t-elle. Et vous n’avez pas répondu à la question de Tara. Où sont-ils ?

    - Je les ai renvoyés à Selenda et sur Terre.

    - Comment les avez-vous convaincus ? Demanda la sortcelière dubitative.

    - Je n’ai pas eu à le faire, répondit calmement l’Impératrice, je l’ai ordonné.

    - Quoi ? Vous avez chassé nos amis ? S’exclama Moineau.

    - Ma tante, Robin je peux comprendre mais pas pour Fabrice.

    - Si tu ne mets pas plus de sérieux dans ton apprentissage, Tara, je renverrai également Gloria malgré son statut de princesse du Lancovit. Déclencher un incident diplomatique ne me plairait pas tellement mais si c’était nécessaire, je n’hésiterais pas une seule seconde !

    - Mais je suis sérieuse, explosa Tara, je n’ai que seize ans ! Et je travaille super dur pour la cérémonie. Et vous le savez. Alors où est la vérité ?

    - Je ne vois pas ce que tu veux dire. Je te dis la vérité.

    - Ne jouez pas avec moi, ma tante. Je ne pouvais déjà pas voir mes amis avant. Les renvoyer chez eux n’était pas nécessaire. Le palais est immense et vous auriez pu me forcer à rester avec vous. Vous cachez quelque chose. Et je veux savoir quoi !

    - Pas devant la princesse Gloria, répondit Lisbeth. »

    Tara voulut protester mais son amie accepta de les laisser seules. Les deux sortcelières devaient s’expliquer et aussi sur d’autres sujets… Elle ne voulait pas les gêner. Une fois, Moineau partie, Tara soupira puis fit face à sa tante. Il fallait qu’elle reste calme. La transformer en une visqueuse grenouille ne lui ferait pas plaisir et même si Tara était bien plus puissante qu’elle, Lisbeth T’al Barmi Ab Santa Ab Maru restait l’Impératrice d’Omois. Et Tara dut lutter pour ne pas activer sa magie. Surtout que la pierre vivante avec qui elle était d’une certaine façon liée, avait très envie de se battre. Elle renonça à son idée et avança vers l’Impératrice.

    « Nous sommes seules ma Tante, dites-moi tout maintenant !

    - Bien, dit Lisbeth, je ne vais rien te cacher Tara. Si je veux faire de toi l’Impératrice d’Omois si vite et que je te demande tant d’efforts, c’est parce que je crains de nouveaux malheurs. Une guerre en fait…

    - Une guerre, contre qui ?

    - Les autres pays d’Autremonde, expliqua Lisbeth, je crains que nous ne connaissions bientôt la quatrième guerre mondiale d’Autremonde.

    - Mais c’est horrible ! S’exclama Tara. Qu’est-ce qui vous fait penser une telle chose ?

    - J’ai dit à Gloria que je ne souhaitais pas créer de conflits diplomatiques avec le Lancovit mais que si la situation l’imposait je n’hésiterai pas une seconde. Mais c’est faux ! Cette idée est ma plus grande crainte. Déjà de nombreux pays se menacent. Et les tragédies qui ont bouleversés la planète ne font que renforcer leurs peurs. Les anciens ennemis se provoquent. Ils s’accusent d’avoir voulu la guerre avec les démons, d’être alliés aux sangraves, d’être manipulés par Magister,… Mais le pire c’est que nos alliés ne nous font plus confiance à cause de l’histoire de l’anneau maléfique.

    - Et c’est de ma faute, conclut Tara qui avait honte d’elle-même.

    - Non, tu as sauvé Omois et tout Autremonde. C’est pour ça que je veux que tu deviennes Impératrice dès maintenant. Mais aussi parce que tu es plus puissante que moi et que tu as déjà sauvé ce monde de menaces bien plus grandes que cette possibilité de guerre. Tu défendras Omois bien mieux que moi, Tara. »

    Une nouvelle fois, l’Héritière Impériale resta sans voix. Lisbeth, sa tante si fière d’habitude, venait d’avouer qu’elle savait sa nièce plus puissante et qu’elle avait peur de ne pas pouvoir défendre son Empire. Tara comprit pourquoi elle ne voulait pas que Moineau reste là…

    Ce que venait de lui révéler Lisbeth était un secret d’Etat !

    « Quels pays sont concernés, demanda Tara assez inquiète.

    - Tous ou presque. Mais certains plus que d’autres…  

    - Par exemple ? L’incita Tara à continuer.

    - J’en ai déjà trop dit, fit Lisbeth, tu n’es pas encore Impératrice.

    - Mais je le serai dans quelques jours, objecta son Héritière, et si je vais devoir affronter un danger. J’aimerai savoir le plus de choses possible sur lui !

    - D’accord, approuva l’Impériale Sortcelière, on dit que Selenda et Hymlia seraient entrés en conflit… Ce n’est qu’une rumeur malheureusement. J’en ignore les raisons et la gravité du conflit.

    - Hymlia, la patrie des nains ? Demanda Tara éberluée.

    - Oui et Selenda. C’est pour ça que j’ai renvoyé Robin chez ses parents. On dit que les elfes ne veulent pas voir l’un des leurs otages d’un Royaume ou Empire humain.

    - Otage ? Robin n’est pas un otage !!

    - Bien sûr que non. Mais si la guerre éclatait, il en deviendrait un pour Selenda… Les elfes sont des guerriers, Tara. Ils ignorent comment ne pas se battre même pour un petit affront.

    - Je sais, j’ai été une elfe, une fois. Je me suis transformée en elfe-guerrière il y a trois ans de cela. Mais ce n’est pas leur faute. C’est dans leur sang.

    - Peut-être mais ça ne change rien au danger que représenterait la présence de Robin au palais. Je suis désolée Tara mais je ne veux pas d’une guerre !

    - Je vous crois ma Tante. Mais j’aurais aimé que vous m’en parliez avant !

    - Je ne sais pas si ça aurait été une bonne idée. En tout cas, tu comprendras qu’il te faut être prête pour ton sacre le plus vite possible. Et que celui-ci doit être parfaitement réalisé. Une fois Impératrice, tu auras beaucoup plus de responsabilités et tu dois aussi apprendre à vivre ainsi. La politique ne laisse pas de place au hasard – contrairement aux combats. Et surtout dans des périodes de trouble. Tu dois être fin prête. Mais je sais que tu le seras.

    - Merci ma Tante. Je vous promets de faire de mon mieux. Si vous le voulez bien, je vais rassurer Moineau – sans révéler les secrets d’Etat bien sûr – et je reviendrai pour ma leçon.

    - Bien. Je te laisse t’expliquer avec ton amie. Mais reviens vite… »

    Tara hocha la tête et quitta la chambre de l’Impératrice. Les appartements privés de Lisbeth étaient aussi grands que le palais de Versailles (en comptant aussi les jardins) et traverser les nombreuses antichambres prit un temps fou à Tara mais elle arriva enfin dans le couloir doré où l’attendait Moineau devant la porte des appartements de l’Impériale Sortcelière. Puisqu’elle avait marché longtemps, Tara était assez essoufflée. Moineau se moqua gentiment d’elle :

    « Dis-donc tu as couru un marathon ?

    - Ne te moque pas. Je dois y retourner après!

    - Oh pas cool ça. Qu’est-ce qu’elle t’a dit ?

    - De bons arguments pour me convaincre de penser avant tout à mon couronnement.

    - Je vois. Tu penses pouvoir faire revenir Fabrice ?

    - Je vais faire de mon mieux. J’espère que ça suffira… »

    Tara sourit à son amie. Et après lui avoir demandé de ne pas s’en faire pour elle, elle lui proposa de rentrer au Lancovit. Lisbeth n’avait pas évoqué le royaume de la tante de la jeune fille mais cela ne voulait pas dire qu’il n’était pas impliqué… Moineau accepta car elle savait que Tara avait besoin d’être seule. Mais lui promit de revenir dès qu’elle en aurait envie – et qu’évidemment elle serait là pour son sacre, donc qu’elles se reverraient très bientôt.

    Moineau quitta Omois l’heure suivante. Tara fut triste de laisser partir sa meilleure amie mais elle savait maintenant que c’était ce qu’il y avait de mieux à faire. Et que bientôt tout serait fini. Bientôt ils seraient tous réunis. Et rien ne s’y opposerait. A part une menace encore voilée mais pas moins présente dans l’esprit de la jeune fille de seize ans.

     

     

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